Ce petit coin de paradis mérite une catégorie à elle. Ici vous trouverez informations, renseignements ou photos des îles. Par extension on peut aussi y parler de toutes les îles 😎 Si vous voyez une autre catégorie plus adaptée pour y placer cette discussion je veux bien changer, car je suis moi-même hésitant ("Bivouac, actualités" ou "carnets de voyages", ou "livres, sites vidéos" ...
top of page
Discussions classées par ordre décroissant d'activité
J'aime
2
15
J'aime
0
1
bottom of page
De fil en aiguille...Mentionner la mise en vente de cet atoll magnifique m' a aussi rappelé l' histoire exceptionnelle de l' atoll privé voisin de Nukutepipi, propriété du fantasque milliardaire québécois Guy Delaliberté, fondateur du Cirque du Soleil, dont la holding Lune Rouge a investi 12 millards de FCFP dans un projet de ' création ' artistique, ni résidence secondaire, ni refuge ultime en cas de catastrophe, à mi-chemin entre hôtel de luxe et laboratoire expérimental pour l' auto-suffisance alimentaire, la recherche sur les abeilles et les oiseaux endémiques, la préservation de tiki anciens dans un musée dédié...
L' idée est de faire de l' atoll un jardin d'Eden pour lui-même, ses proches et ses amis, et des touristes très haut de gamme, un jardin de luxe proposé tout de même à la location pour une somme de 130 millions de FCFP par semaine, à savoir un peu plus de 2 millions d'euros. A ce prix, les touristes, même fortunés, ne se bousculent pas pour venir passer des vacances à Nukutepipi. Ce n' est pas un problème pour le propriétaire qui ne mise pas sur la rentabilité.
L' atoll a un écosystème extraordinaire, à savoir une forêt primaire, une lentille d'eau saumâtre et l' absence d' une passe reliant lagon et océan.
Guy Delaliberté s'est crée un espace de luxe absolu, décrétant son propre fuseau horaire ( + 1 heure sur Tahiti ), logeant dans une immense villa à l' extrémité d'une rangée de 20 bungalows individuels, dans les tons gris et marron pour mettre en exergue le vert des plantes et le bleu du lagon, et ' oublier ' les habitations enfouies dans la végétation.
Paradoxe assumé par le propriétaire, l' installation reste surréaliste !
L' atoll est équipé comme un hôtel de luxe avec spa, restaurant, salle de jeu, mini-cinéma, salle de conférence, mini-bars installés à tous les croisements de sentiers parcourant l' atoll, un studio d'enregistrement dernier cri, un observatoire d'astronomie et - clou du spectacle - une cathédrale métallique de 9 mètres de haut...
Il faut du personnel pour gérer tout cela : 120 personnes quand le propriétaire et ses invités sont là, 40 en temps normal pour entretenir l' atoll à l' année. Chaque personne employée reste sur l' atoll de 6 à 8 semaines et a droit ensuite à une semaine de vacances à Tahiti. et l' on recommence ainsi jusqu'à être lassé de vivre aussi loin de tout, même au paradis...
Guy Delaliberté s'est exprimé devant les médias polynésiens à la fin des travaux pharaoniques entrepris sur l' atoll et vous trouverez son entretien ci-dessous.
On a lu et entendu beaucoup de choses sur votre projet à Nukutepipi. Notamment qu’il s’agissait d’un refuge pour votre famille et vos proches en cas de fin du monde. Qu’en est-il réellement et qu’avez-vous voulu faire ici ?
« Non, cette ligne de communication (le refuge en cas de fin du monde, NDLR) a été sortie de son contexte au milieu d’une longue entrevue. Mais mon idée à Nukutepipi, c’est d’avoir trouvé un lieu magique dans le monde et d’y avoir fait une création, au même titre que les spectacles que j’ai pu faire avec le Cirque du soleil. Je suis un créateur et nécessairement j’ai été inspiré lorsque j’ai mis les pieds ici pour la première fois. Je suis tombé amoureux de l’endroit. On a décidé de faire une ‘bulle’ qui va permettre aux gens de vivre des expériences uniques. Et surtout d’être en contact avec cet endroit au milieu de nulle part. (…) C’est une île qui est pure. Il n’y a pas de moustiques. Il n’y a pas de rats. Il n’y a pas de nonos. C’est assez unique dans le monde. Et cette île a un impact sur l’humain. Elle nous ramène les deux pieds sur terre. On prend un coup d’humilité et on se rend compte qu’on est un grain de sable au milieu de l’océan. Même après avoir construit tout ce qu’on a construit ici, si dame nature décide de tout nettoyer elle le fera… Ici, on a l’une des dernières forêts primaires des Tuamotu. On a une île où les oiseaux nichent à terre… Pour nous, cela va être un laboratoire. C’est un lieu où les gens vont pouvoir être en contact avec la nature pure. Et on espère en faire profiter le plus de monde possible à travers des expériences organisées par Lune Rouge qui est propriétaire de l’île. » Est-ce que c’est davantage un projet personnel qu’un projet hôtelier ?
« Ce n’est pas un hôtel. Ce n’est pas une maison privée non plus. On est dans ce ‘no man’s land’ qui est un peu exceptionnel. Et c’est la beauté de l’endroit. Elle n’est rien de ce qui existe à Tahiti. Ce n’est pas un projet personnel. Je suis un créateur. On a créé des spectacles, des lieux magiques, alors pour moi tout environnement est prétexte à création. Et j’ai traité ce projet là de la même façon que j’ai traité la création de nos spectacles. On propose une expérience émotionnelle, artistique, culinaire, de santé ou environnementale… Et il y a plusieurs projets reliés à l’île. On a cet objectif de faire de l’île un lieu où seront présents les tiki. On connaît l’histoire des tiki lors de la colonisation, avec l’église qui a détruit tous les tiki. Donc on a fait un exercice accompagné d’experts. On a identifié les techniques de création des tiki. On a été aux Marquises. On a travaillé avec des artistes contemporains. L’un des objectifs que j’ai ici, c’est d’en faire un sanctuaire de tiki qui va reprendre l’histoire des tiki tahitiens. Mais c’est un projet de dix à vingt ans… Par ailleurs, on a un projet avec les abeilles. L’île est pure. Elle n’est pas contaminée par les pesticides. On peut donc essayer de faire de croisements d’abeilles reines pour trouver des solutions génétiques pour contribuer à préserver les abeilles dans le monde. On a toute une série de petits projets comme ça qui ne sont pas seulement pour l’île ou pour la Polynésie, mais pour le reste de la planète. J’ai toujours été très sensible à la protection de l’environnement, donc pour moi c’était important de faire ça. » La préservation de l’environnement semble d’ailleurs être la partie la plus importante de ce projet ?
« Oui, les ressources premières sont précieuses. On est chanceux parce qu’on a une source d’eau naturelle. Et puis on récolte l’eau de pluie. On a bâti un système d’énergie avec le solaire. On est en train de préparer une autonomie alimentaire.
Le reste c’est principalement deux choses : le fuel pour les avions et puis quand on met le système de son à fond, ça demande un générateur. Mais ce sont les deux seules choses qui ne sont pas autonomes. » Pourquoi avez-vous choisi la Polynésie pour ce projet ?
« J’ai cherché dix ans un endroit pour faire un projet comme ça. Je savais que c’était dans le Pacifique. J’avais cette attraction pour le Pacifique. (…) Je me suis promené aux Fidji aux Cook ou à Hawaii. Et puis la première fois que je suis venu à Tahiti, c’était en 1992. C’était aux Tuamotu pour faire de la plongée sous-marine. Forcément avec l’affinité de la langue, j’ai continué à venir ici et j’ai vraiment bien connecté avec la culture tahitienne. Je pense qu’il y a une mentalité qui me plaît. Je me sens bien. Je me sens chez vous. Vers les années 2000, j’ai commencé à regarder plus sérieusement. A un moment donné, j’avais une opportunité pour un motu à vendre à Bora Bora. J’ai été passer une semaine là-bas et puis la négociation s’est mal passée. Et c’est là qu’un ami m’a dit : il y a une autre île mais elle est loin, très loin. Il m’a montré sur la carte et effectivement, c’est au milieu de nulle part… Et puis on est allé la voir et cette île là m’attendait. En 2007, j’ai acheté l’endroit. On a fait des études environnementales pendant trois ans. On a nettoyé l’île de ses espèces invasives. Parce qu’il y avait eu des interventions humaines. Après ça, on a fait un premier projet. Et juste après avoir commencé la construction, il y a une houle qui arrivée. Apparemment, elle arrive tous les 15 à 17 ans. Une houle qui passe par-dessus l’île. En voyant le parcours de cette vague, on s’est dit qu’on allait changer nos plans de construction. C’est comme si la nature nous avait averti. Elle nous avait dit : ' Peut-être que vous ne devriez pas construire comme ça ici ’. Ensuite, on a commencé la construction sur un chantier de six ans. Ca a été un long processus. Et enfin, on a fait des tests d’habitation. D’abord il y a trois ans et puis il y a quelques mois, pour valider l’organisation qu’on voulait mettre en place. Et là on est prêts. » Avec cette île, vous vous sentez un peu Robinson ?
« J’ai toujours été un Robinson. J’ai toujours aimé voyager. Tout ce que j’ai fait dans ma vie était justifié par ce désir de voyager. Quand on me demandait ce que je voulais faire dans ma vie à huit ans, certains répondaient médecin, docteur, plombier, architecte… Moi je disais que j’allai voyager. Donc ce lieu vient aussi satisfaire ce désir de voyage. Mais c’est aussi un outil de travail. C’est un lieu où on va pouvoir faire de la création. Ca va être utilisé à plusieurs sauces. Autant de façon corporative de mon côté, que pour le partager avec d’autres gens parce que je ne pourrai pas passer douze mois par an ici. Et puis j’aime bien penser que partager les trésors, ça fait partie des plaisirs de la vie. »
Luxe calme et volupté
La fameuse cathédrale métallique
salon-bar de réception des hôtes de l' atoll
Guy Delaliberté à Nukutepipi en compagnie d'un ingénieur agronome nommé directeur d'exploitation de l' atoll.