Ce petit coin de paradis mérite une catégorie à elle. Ici vous trouverez informations, renseignements ou photos des îles. Par extension on peut aussi y parler de toutes les îles 😎 Si vous voyez une autre catégorie plus adaptée pour y placer cette discussion je veux bien changer, car je suis moi-même hésitant ("Bivouac, actualités" ou "carnets de voyages", ou "livres, sites vidéos" ...
top of page

Pour voir cela fonctionner, rendez-vous sur votre site en ligne.
Modifié : 24 janv. 2021
Polynésie
Polynésie
58 commentaires
J'aime
58 commentaires
Les mama du centre artisanal Te Pu Rima'i BoraBora i Te Fanau Tahi situé sur le quai de Vaitape à BB à l' arrivée des navettes venant du motu-aéroport.
Elles sont actuellement en détresse économique, obligées de brader leur artisanat par manque de clients et touristes et comptant sur la Saint-Valentin toute proche pour faire localement quelques affaires. Leur salaire de 80.000 FCP par mois ( 600 euros environ ) a fondu comme neige au soleil.
De fil en aiguille...Mentionner la mise en vente de cet atoll magnifique m' a aussi rappelé l' histoire exceptionnelle de l' atoll privé voisin de Nukutepipi, propriété du fantasque milliardaire québécois Guy Delaliberté, fondateur du Cirque du Soleil, dont la holding Lune Rouge a investi 12 millards de FCFP dans un projet de ' création ' artistique, ni résidence secondaire, ni refuge ultime en cas de catastrophe, à mi-chemin entre hôtel de luxe et laboratoire expérimental pour l' auto-suffisance alimentaire, la recherche sur les abeilles et les oiseaux endémiques, la préservation de tiki anciens dans un musée dédié...
L' idée est de faire de l' atoll un jardin d'Eden pour lui-même, ses proches et ses amis, et des touristes très haut de gamme, un jardin de luxe proposé tout de même à la location pour une somme de 130 millions de FCFP par semaine, à savoir un peu plus de 2 millions d'euros. A ce prix, les touristes, même fortunés, ne se bousculent pas pour venir passer des vacances à Nukutepipi. Ce n' est pas un problème pour le propriétaire qui ne mise pas sur la rentabilité.
L' atoll a un écosystème extraordinaire, à savoir une forêt primaire, une lentille d'eau saumâtre et l' absence d' une passe reliant lagon et océan.
Guy Delaliberté s'est crée un espace de luxe absolu, décrétant son propre fuseau horaire ( + 1 heure sur Tahiti ), logeant dans une immense villa à l' extrémité d'une rangée de 20 bungalows individuels, dans les tons gris et marron pour mettre en exergue le vert des plantes et le bleu du lagon, et ' oublier ' les habitations enfouies dans la végétation.
Paradoxe assumé par le propriétaire, l' installation reste surréaliste !
L' atoll est équipé comme un hôtel de luxe avec spa, restaurant, salle de jeu, mini-cinéma, salle de conférence, mini-bars installés à tous les croisements de sentiers parcourant l' atoll, un studio d'enregistrement dernier cri, un observatoire d'astronomie et - clou du spectacle - une cathédrale métallique de 9 mètres de haut...
Il faut du personnel pour gérer tout cela : 120 personnes quand le propriétaire et ses invités sont là, 40 en temps normal pour entretenir l' atoll à l' année. Chaque personne employée reste sur l' atoll de 6 à 8 semaines et a droit ensuite à une semaine de vacances à Tahiti. et l' on recommence ainsi jusqu'à être lassé de vivre aussi loin de tout, même au paradis...
Guy Delaliberté s'est exprimé devant les médias polynésiens à la fin des travaux pharaoniques entrepris sur l' atoll et vous trouverez son entretien ci-dessous.
On a lu et entendu beaucoup de choses sur votre projet à Nukutepipi. Notamment qu’il s’agissait d’un refuge pour votre famille et vos proches en cas de fin du monde. Qu’en est-il réellement et qu’avez-vous voulu faire ici ?
« Non, cette ligne de communication (le refuge en cas de fin du monde, NDLR) a été sortie de son contexte au milieu d’une longue entrevue. Mais mon idée à Nukutepipi, c’est d’avoir trouvé un lieu magique dans le monde et d’y avoir fait une création, au même titre que les spectacles que j’ai pu faire avec le Cirque du soleil. Je suis un créateur et nécessairement j’ai été inspiré lorsque j’ai mis les pieds ici pour la première fois. Je suis tombé amoureux de l’endroit. On a décidé de faire une ‘bulle’ qui va permettre aux gens de vivre des expériences uniques. Et surtout d’être en contact avec cet endroit au milieu de nulle part. (…) C’est une île qui est pure. Il n’y a pas de moustiques. Il n’y a pas de rats. Il n’y a pas de nonos. C’est assez unique dans le monde. Et cette île a un impact sur l’humain. Elle nous ramène les deux pieds sur terre. On prend un coup d’humilité et on se rend compte qu’on est un grain de sable au milieu de l’océan. Même après avoir construit tout ce qu’on a construit ici, si dame nature décide de tout nettoyer elle le fera… Ici, on a l’une des dernières forêts primaires des Tuamotu. On a une île où les oiseaux nichent à terre… Pour nous, cela va être un laboratoire. C’est un lieu où les gens vont pouvoir être en contact avec la nature pure. Et on espère en faire profiter le plus de monde possible à travers des expériences organisées par Lune Rouge qui est propriétaire de l’île. » Est-ce que c’est davantage un projet personnel qu’un projet hôtelier ?
« Ce n’est pas un hôtel. Ce n’est pas une maison privée non plus. On est dans ce ‘no man’s land’ qui est un peu exceptionnel. Et c’est la beauté de l’endroit. Elle n’est rien de ce qui existe à Tahiti. Ce n’est pas un projet personnel. Je suis un créateur. On a créé des spectacles, des lieux magiques, alors pour moi tout environnement est prétexte à création. Et j’ai traité ce projet là de la même façon que j’ai traité la création de nos spectacles. On propose une expérience émotionnelle, artistique, culinaire, de santé ou environnementale… Et il y a plusieurs projets reliés à l’île. On a cet objectif de faire de l’île un lieu où seront présents les tiki. On connaît l’histoire des tiki lors de la colonisation, avec l’église qui a détruit tous les tiki. Donc on a fait un exercice accompagné d’experts. On a identifié les techniques de création des tiki. On a été aux Marquises. On a travaillé avec des artistes contemporains. L’un des objectifs que j’ai ici, c’est d’en faire un sanctuaire de tiki qui va reprendre l’histoire des tiki tahitiens. Mais c’est un projet de dix à vingt ans… Par ailleurs, on a un projet avec les abeilles. L’île est pure. Elle n’est pas contaminée par les pesticides. On peut donc essayer de faire de croisements d’abeilles reines pour trouver des solutions génétiques pour contribuer à préserver les abeilles dans le monde. On a toute une série de petits projets comme ça qui ne sont pas seulement pour l’île ou pour la Polynésie, mais pour le reste de la planète. J’ai toujours été très sensible à la protection de l’environnement, donc pour moi c’était important de faire ça. » La préservation de l’environnement semble d’ailleurs être la partie la plus importante de ce projet ?
« Oui, les ressources premières sont précieuses. On est chanceux parce qu’on a une source d’eau naturelle. Et puis on récolte l’eau de pluie. On a bâti un système d’énergie avec le solaire. On est en train de préparer une autonomie alimentaire.
Le reste c’est principalement deux choses : le fuel pour les avions et puis quand on met le système de son à fond, ça demande un générateur. Mais ce sont les deux seules choses qui ne sont pas autonomes. » Pourquoi avez-vous choisi la Polynésie pour ce projet ?
« J’ai cherché dix ans un endroit pour faire un projet comme ça. Je savais que c’était dans le Pacifique. J’avais cette attraction pour le Pacifique. (…) Je me suis promené aux Fidji aux Cook ou à Hawaii. Et puis la première fois que je suis venu à Tahiti, c’était en 1992. C’était aux Tuamotu pour faire de la plongée sous-marine. Forcément avec l’affinité de la langue, j’ai continué à venir ici et j’ai vraiment bien connecté avec la culture tahitienne. Je pense qu’il y a une mentalité qui me plaît. Je me sens bien. Je me sens chez vous. Vers les années 2000, j’ai commencé à regarder plus sérieusement. A un moment donné, j’avais une opportunité pour un motu à vendre à Bora Bora. J’ai été passer une semaine là-bas et puis la négociation s’est mal passée. Et c’est là qu’un ami m’a dit : il y a une autre île mais elle est loin, très loin. Il m’a montré sur la carte et effectivement, c’est au milieu de nulle part… Et puis on est allé la voir et cette île là m’attendait. En 2007, j’ai acheté l’endroit. On a fait des études environnementales pendant trois ans. On a nettoyé l’île de ses espèces invasives. Parce qu’il y avait eu des interventions humaines. Après ça, on a fait un premier projet. Et juste après avoir commencé la construction, il y a une houle qui arrivée. Apparemment, elle arrive tous les 15 à 17 ans. Une houle qui passe par-dessus l’île. En voyant le parcours de cette vague, on s’est dit qu’on allait changer nos plans de construction. C’est comme si la nature nous avait averti. Elle nous avait dit : ' Peut-être que vous ne devriez pas construire comme ça ici ’. Ensuite, on a commencé la construction sur un chantier de six ans. Ca a été un long processus. Et enfin, on a fait des tests d’habitation. D’abord il y a trois ans et puis il y a quelques mois, pour valider l’organisation qu’on voulait mettre en place. Et là on est prêts. » Avec cette île, vous vous sentez un peu Robinson ?
« J’ai toujours été un Robinson. J’ai toujours aimé voyager. Tout ce que j’ai fait dans ma vie était justifié par ce désir de voyager. Quand on me demandait ce que je voulais faire dans ma vie à huit ans, certains répondaient médecin, docteur, plombier, architecte… Moi je disais que j’allai voyager. Donc ce lieu vient aussi satisfaire ce désir de voyage. Mais c’est aussi un outil de travail. C’est un lieu où on va pouvoir faire de la création. Ca va être utilisé à plusieurs sauces. Autant de façon corporative de mon côté, que pour le partager avec d’autres gens parce que je ne pourrai pas passer douze mois par an ici. Et puis j’aime bien penser que partager les trésors, ça fait partie des plaisirs de la vie. »
Luxe calme et volupté
La fameuse cathédrale métallique
salon-bar de réception des hôtes de l' atoll
Guy Delaliberté à Nukutepipi en compagnie d'un ingénieur agronome nommé directeur d'exploitation de l' atoll.
Magnifiques. Merci pour toutes ces infos et nouvelles, ça fait vraiment plaisir en cette période morose.
En revanche n'hésite pas à créer plusieurs discussions. C'est plus pratique plusieurs petites qu'une seule longue 😊
Quelques photos de cet atoll lointain, sauvage et inhabité..
Je vais vous faire désirer et rêver un moment..
Il me semble que vous en avez bien besoin pour des tas de raisons, sanitaires et climatiques.
L' atoll de Anuanurunga, situé dans les Tuamotu centre-ouest entre l' atoll de Anuanuraro, racheté par le Territoire en 2002 au roi de la perle local Robert Wan et celui de Nukutepipi, propriété du milliardaire canadien Guy Laliberté depuis 2007, vient d 'être mis en vente par une agence internationale. Prix sur demande.
Ces atolls font partie du groupe dit du Duc de Gloucester.
Pour compléter le document ci-dessus, un clin d'oeil aux amoureux de Ua Pou qui
ont pu admirer ses magnifiques pics ou espèrent bientôt visiter cette île magique des Marquises.
La compagnie Air Archipels quitte définitivement l' archipel après 40 années de bons et loyaux services ( ne vous inquiétez pas, une autre compagnie s'installe avec deux Twin-Otter neufs ) et l' un de ses pilotes a voulu à la fois marquer son départ de l' archipel et célébrer le chocolat noir fabriqué à partir de cacaoyers centenaires retrouvés sur l' île. Les tablettes de chocolat, offertes au personnel d'Air Tahiti , sont dans un emballage très spécial représentant les montagnes de Ua Pou et le Twin Otter.
Deux jeunes entrepreneurs, Morgane Richard-Bruant et Manutea Parent, viennent de se lancer dans une aventure exceptionnelle : créer un chocolat de grande qualité à base de fèves de cacao locales. Ils vont commencer avec les cacaoyers déjà disponibles dans les îles de la Société et aux Marquises, mais ils comptent aussi créer une grande exploitation sur Tahiti pour créer tout un marché à l'export. En ce long week-end de Pâques, nous serons nombreux à chasser les œufs en chocolat dans les jardins de Polynésie. Toutes ces sucreries seront importées, pourtant nous avons un climat idéal pour faire pousser des cacaoyers, et donc produire notre propre chocolat... Quelques initiatives existent déjà, avec une petite production de chocolat made in fenua. Aux Marquises, Manfred Drechsler fabrique du chocolat artisanal à Ua Pou. Citons également les boutiques Couleur Cacao, qui ont lancé une petite production de chocolat local à l'occasion de leur dixième anniversaire. Mais il reste encore bien du travail avant que la Polynésie puisse être reconnue internationalement comme un producteur de chocolat. Mais ce jour pourrait arriver bientôt si le projet des jeunes entrepreneurs Morgane Richard-Bruant et Manutea Parent se réalise. Morgane est une chocolatière qui a grandi à Tahiti, avec près de 10 ans d'expérience dans la transformation du cacao en chocolat de grande qualité. Elle a travaillé avec des Meilleurs Ouvriers de France, au Four Seasons de Genève, et a même été chef chocolatière pendant deux ans au Vietnam pour le faiseur de chocolat Marou. C'est là qu'elle a rencontré Manutea en 2016. Le jeune Polynésien de 24 ans est agronome et s'est spécialisé dans le cacaoyer, un arbre qu'il adore. Il est allé se former en Équateur dans des cacaoraies artisanales et industrielles et a épluché toutes les publications scientifiques concernant son arbre de prédilection.
Ces fèves de cacao récoltées localement sont destinées à fabriquer les premières tablettes de chocolat Tahiti Origin by M Depuis octobre 2018, les deux passionnés se sont retrouvés à Tahiti pour créer l'entreprise Tahiti Origin by M. Leur projet est très ambitieux : collecter les cabosses de cacao sur les arbres dispersés à travers la Polynésie et fabriquer un chocolat haut de gamme destiné à l'exportation. Beaucoup de cacaoyers avaient été plantés au fenua à la fin du 19ème siècle puis dans les années 1960, avant que la filière ne soit abandonnée. Ces arbres sont aujourd'hui gigantesques et offrent des récoltes abondantes, promesse de tonnes de chocolat pour ceux qui savent les transformer... D'ailleurs les deux jeunes entrepreneurs sont toujours à la recherche des cacaoyers qui poussent dans les jardins des particuliers. À long terme, ils veulent augmenter la production en coordonnant toute une nouvelle filière agricole Polynésienne, et en créant eux-mêmes une grande cacaoraie à Tahiti... Un projet qui pourrait prendre une demi-douzaine d'années pour se concrétiser entièrement.
Parole à : Morgane Richard-Bruant et Manutea Parent
Morgane a créé toute une unité de production de chocolat et un magasin au Vietnam. Une expérience qu'elle va mettre à profit à Tahiti. Qu'est-ce que Tahiti Origin by M ? Morgane : C'est une chocolaterie qui travaille directement la fève de cacao polynésienne pour créer du chocolat. Notre concept c'est d'aller directement à l'arbre. On récolte le fruit, on fermente les fèves de cacao, on les sèche, puis vient tout de travail de la fève de cacao pour la transformer en chocolat. On arrive à créer des tablettes de chocolat noir à 70%, et plus ça ira dans le temps, plus on augmentera le pourcentage. On essaye de développer la filière cacao ici. On essaye d'avoir un partenariat avec le gouvernement, les planteurs. Nous pouvons former ceux qui veulent planter des cacaoyers, avec un suivi vraiment pointu au niveau agronomie puis transformation. Manutea : L'idée est de reprendre une filière qui a été initiée dans les années 1960, puis qui a été avortée à cause du CEP. Du coup il y a des cacaoyers et d'anciennes cacaoraies en Polynésie. Beaucoup à Raiatea, Tahaa et aux Marquises. Donc pour l'instant on sert un petit peu de coopérative dans le sens où on va récolter les cabosses dans ces différentes îles. En parallèle, nous cherchons aussi à planter une terre de manière à avoir notre propre production et contrôler la qualité. Un cacaoyer germe en deux semaines, il faut attendre six mois pour le mettre en terre, puis si on les laisse tels quels, il faut trois à quatre ans avant les premières productions. A 6-7 ans, ils commencent vraiment à donner. Donc le projet de plantation est vraiment sur le long terme. En attendant, sur la partie transformation, nous allons travailler avec les arbres qu'il y a aujourd'hui, ce qui n'est pas négligeable. Vous avez donc créé une entreprise ?
Morgane : Oui, d'ailleurs nous venons de recevoir l'immatriculation de la SARL. Nous avons le local depuis la semaine dernière, donc nous sommes en pleins travaux. Normalement vous pourrez acheter notre chocolat en septembre, à la rentrée, dans les épiceries fines locales. Le chocolat va aussi être exporté en France, en Europe, et si tout va bien, au Japon dès l'année prochaine. Notre chocolat est un chocolat naturel. Il n'y a aucun ajout, pas de lécithine de soja, pas d'émulsifiants, pas de conservateurs. C'est un chocolat très naturel, fait avec des produits locaux au maximum... Je précise 'au maximum' parce qu'on aimerait bien avoir du sucre de canne cristallisé, mais il n'y en a pas encore, même si ça devrait venir. On travaille avec des particuliers qui ont des arbres chez eux pour acheter leurs cabosses, on est très proches de nos fournisseurs... C'est un petit peu l'âme de tous les Polynésiens que nous mettons dans nos chocolats. D'autres font déjà du chocolat local, qu'est-ce qui va vous différencier ?
Manutea : Il y a des productions, plutôt artisanales. Nous, nous ne voulons faire que du chocolat. Nous allons viser un marché local et international, avec des quantités bien supérieures. C'est pour ça que nous faisons venir des machines spécialisées. Morgane : Ce qui nous différencie également, c'est que c'est notre métier depuis un certain temps. Dans le premier travail de la fève, la fermentation et le séchage, on est vraiment dans notre travail de base. Donc nous allons avoir un cacao et un chocolat de très bonne qualité, parce que nous avons ces connaissances. Et d'ailleurs notre travail sera examiné au niveau international puisque nous participons à une certification, l'International Cocoa Awards qui récompense les meilleurs cacaos. On veut vraiment lancer la Polynésie sur la scène internationale dans la production de cacao. On a fait tester notre chocolat par des professionnels à Paris, le club Criollo, et il a été très apprécié. Il a des notes que l'on retrouve rarement dans le chocolat, des notes de pain grillé, de fruits secs caramélisés, un petit côté fruité que l'on n'a pas partout, et qui vient je pense du terroir. Justement, vous avez tous les deux de l'expérience dans des pays traditionnels du cacao, pourquoi revenir à Tahiti créer une filière à partir de zéro ?
Morgane : C'est justement l'intérêt, de sortir une nouvelle origine. On connait l'Afrique, l'Asie, l'Amérique Latine, qui sont productrices depuis longtemps. Ici il y a du cacao mais personne ne s'en sert vraiment. Mais nous, nous sommes passionnés de chocolat et nous sommes Polynésiens dans l'âme, donc on veut dire qu'il n'y a pas que les perles, le monoï et les jolies vahine. Il y a aussi du chocolat !
Merci, Denis pour tout ce que tu nous envoies.
Bien à toi.
Anne-Claire
Tout n' est pas idyllique à Tahiti, hélas...
Des braconniers de tortues marines, animaux si pacifiques et si vulnérables ( et si beaux quand on les croise sous l' eau des lagons ou dans les passes es atolls des Tuamotu ) ont sévi de nouveau à Tahiti, à Raiatea et à Bora-Bora, alors que se poursuit la saison de ponte des ces animaux qui pensent trouver refuge dans les lagons et sur les plages et terminent transpercées de flèches et agonisant, les poumons atteints, pendant des heures dans le lagon, ou décapitées ou éventrées.
Tout cela pour alimenter un trafic illégal mais juteux de viande, d'écailles et de carapaces. Le délit de chasse sous-marine à la tortue est puni d'une formidable amende d'un montant de plus de 120.000 euros, mais il demeure toujours des inconscients stupides pour chasser la tortue en douce.
il est dur de renoncer à une tradition ancienne de consommation de viande de tortue ( comme l' on consommait - et consomme encore - de la viande de chien dans les atolls ) alors que les protéines animales faisaient défaut. Mais tout cela c'est le passé, et la goélette apporte régulièrement la viande de boeuf et d'agneau de Nouvelle Zélande qui remplace avantageusement la viande de tortue, plutôt insipide.
La tradition pouvait se comprendre en temps de disette, plus maintenant.
Ceci dit, comment contrôler toutes les îles y compris les plus éloignées?
Au moins, dans les atolls éloignés, il n' existe pas de trafic organisé...
Bizarrerie de la nature, un cocotier à deux étages qui défie les lois de la pesanteur...
Vous allez peut-être vous demander quel genre d'arbre est le faux-tabac dont je parle plus haut...
On l' appelle aussi le veloutier à cause du duvet qui recouvre ses feuilles, ' tohunu ' ou ' tahinu ' en langue locale, Heliotropium foertherianum étant son nom savant.
C' est un arbre très commun dans les atolls aussi bien côté lagon que côté océan. Il produit des fleurs minuscules qui se transforment en petites baies verdâtres contenant des graines noires. C 'est une plante indigène de la famille des Boraginacées dont les vertus médicinales étaient et sont toujours appréciées des îliens, en particulier pour se soigner quand on a ingéré du poisson infecté par la ciguatera. il suffit d'une décoction faite avec des feuille un peu jaunies de cet arbre pour atténuer les démangeaisons et les effets internes de l' intoxication.
Les fruits également sont utilisés pour contrer les effets de la ' gratte '.
La plante a donc des propriétés détoxifiantes réelles et efficaces, et ceci grâce aux molécules d'acide rosmarinique de l' arbuste...
Le mot ne vous évoque rien ... ? eh bien si, une plante que l' on trouve communément chez nous, qui pousse dans les jardins méditerranéens et dans la garrigue, à savoir le romarin !
il faudrait le tester comme médecine traditionnelle anti-gratte. Encore faut-il en avoir du frais, à disposition sur un atoll... Compliqué !
On ne peut pas parler des arbres sans parler des lianes qui les tuent qu'ils soient grands et majestueux comme le pisonia ou plus modeste, tel le faux-tabac ou le kahaia ( Guettarda specious ) dont le bois est couramment utilisé par les Paumotu pour fabriquer des piliers de soutènement dans les maisons ou des pontons. En effet il résiste aux insectes et ne se dégrade pas - ou alors très lentement - dans l' eau de mer.
La plus courante de ces lianes est la ' Cassithia filiformis ' ou ' taino'a' en langue locale qui est un danger permanent car elle étouffe les arbres jusqu'à la mort de ceux-ci. L' ironie du sort, si l' on peut dire, est que l' arbre une fois mort, la liane ne peut plus accéder à la lumière des branches hautes et ne tarde pas elle-même à dépérir et mourrir.