Ce petit coin de paradis mérite une catégorie à elle. Ici vous trouverez informations, renseignements ou photos des îles. Par extension on peut aussi y parler de toutes les îles 😎 Si vous voyez une autre catégorie plus adaptée pour y placer cette discussion je veux bien changer, car je suis moi-même hésitant ("Bivouac, actualités" ou "carnets de voyages", ou "livres, sites vidéos" ...
Je viens de voir un magnifique documentaire :
RURUTU, les nouveaux guerriers.
A voir sur France3.
Quand on regarde sur Google, c’est un point minuscule au sud de Tahiti. Les habitants sont extraordinaires, gardant leurs traditions et vivant presque en autarcie.
Oui et j'aimerai tellement y retourner ....
Bonjour, si cela t' intéresse, j' ai posté il y a quelques mois un carnet sur le site de Voyage Forum sous l' intitulé général 'Les Australes, un archipel singulier ' qui concerne les quatre îles des Australes dans le détail, y compris leur histoire toute à fait exceptionnelle. Rurutu bien sur a une place de choix.
Lors d'un séjour en Polynésie, elle se visite avec Rimatara sur 5 jours, hors des sentiers battus.
Moana
Bonjour à tous,
Je reviens vers vous tous grâce à ce petit coin de site très spécial destiné aux voyageurs désireux de partir ou de repartir vers la Polynésie ou simplement curieux de ce Territoire grand comme l' Europe de l' Ouest mais tou petit au milieu des immense pacifique Sud.
Je suis anciennement Moana ( sur le site VF actuellement en sommeil, et sans doute pour quelque temps encore ). Mon nouveau nom de plume est en haut de ce message.
En ces temps difficiles, je vous donnerai toutes informations nécessaires pour vous tenir au courant des derniers rebondissements liés à la pandémie et qui affectent gravement la Polynésie.
Vous pourrez ainsi programmer vos futurs voyages et achats de billets pour venir ou revenir à Tahiti.
La situation n' est pas terrible actuellement, alors qu'il y avait une éclaircie, enfin, au niveau des réservations de billets multi-îles de Air Tahiti et au niveau des réservations de pensions et hôtels dans les îles et à Tahiti et Moorea. Tout repartait doucement et puis, patatras, la France a décidé autoritairement de bloquer tout déplacement vers Tahiti qui ne serait pas pour motifs impérieux. Idem d'ailleurs dans l' autre sens. Nous résidents locaux sommes aussi bloqués sans possibilité de sortir du Territoire, normalement pour 2 mois ( les autorités polynésiennes sont catastrophées par l' impact de cette décision sur le tourisme et sur l' économie du territoire qui en dépend) mais il y a discussion serrée avec la France qui voudrait 3 mois.
Tout cela à partir du mercredi 3 février.
Vous pourrez donc faire le décompte des semaines et des jours, et, à l'occasion, faire des réservations pour le mois de mai.
L' autoritarisme du PM Castex qui ne connait rien aux DOM et TOM irrite beaucoup ici où l'on subit les diktats de Paris sans avoir de possibilité de manoeuvrer. C 'est du gâchis et un mauvais coup porté aux relations entre la France et la PF où le sentiment indépendantiste peut rapidement affleurer à la surface, même chez ceux qui étaient jusqu'à présent des autonomistes ouverts.
Pour revenir au voyage à proprement parler au départ de Roissy ( ou Orly pour French Bee ), c' est le parcours du combattant avec des contrôles à tous les postes. Deux personnes arrivées à Tahiti sans le motif impérieux ont été gardées sous douane et remises dans l' avion dans l' autre sens. Donc inutile de tenter sa chance actuellement. Tout est bouclé.
Pourtant le territoire résiste bien à l' épidémie qui est en chute lente mais régulière. un miracle quand on sait combien il y a ici de pathologies lourdes qui, combinées au COVID 19, peuvent entraîner la mort. Eh bien non, ce que certains craignaient ne se produit pas actuellement.
Le couvre-feu est maintenu à Tahiti et Moorea de 21 heures à 4 heures du matin. On porte le masque au centre de Papeete et dans les centres commerciaux ou magasins et c'est tout. Les plages sont ouvertes, le lagon est un cadeau précieux en ces temps de restrictions et d'interdictions. La France a mis la pression sur le gouvernement local en faisant du catastrophisme lié à l' arrivée inéluctable des variants qui enverrait davantage de gens en réanimation, etc... d'où les décisions récentes et la décision de la PF de se confiner sur fond de mauvaise humeur.
La vaccination a commencé, mais le territoire dépend une fois de plus de la France qui a apporté par vol militaire en Nlle Calédonie puis en Polynésie française un certain volume de doses vaccinales qui parait insuffisant actuellement. Il faudrait une nouvelle livraison en milieu de mois, mais arrivera-t-elle ?
Le Territoire envisage de traiter directement avec la Chine pour une livraison de vaccins chinois par vol spécial ATN vers Pékin. Tout cela risque de déplaire à Paris...
Je vous retrouve tout de suite dans un autre post.
La situation sanitaire à ce jour, 5 février 2020
Ia Orana Denis,
Je compatis et j'enrage...
Je ne sais pas jusqu'où cet excès d'autoritarisme nous mènera et cela m'effraie, je dois dire.
Notre séjour en PF cet été me paraît plus que compromis et j'ai le moral dans les chaussettes...
Merci pour tes nouvelles et de nous tenir informés.
Amitiés,
Anne-Claire
@nimou74 Bonjour Anne-Claire, on se retrouve après des mois de silence obligé... Moi aussi, je ne décolère pas de voir comment se passent les choses en particulier en France, mais on ne va pas faire de nos posts une tribune politique malgré l' envie qui est la nôtre. on va juste essayer de se distraire et de se changer les idées. En ce qui concerne ton voyage, il faut espérer que la situation sera débloquée et elle le sera, comme en début juillet l' an passé. La Polynésie est un territoire dont la population est majoritairement ouverte à l' extérieur et sans ce fameux syndrome insulaire qui caractérise des pays comme la Nlle Zélande,l' Australie ou même la Nlle Calédonie. Là-bas, la communauté kanak, influente et paranoïaque, empêche toute ouverture du pays à ce qui vient de l' étranger, forcément toxique et dangereux - avant le 1er août et force ce territoire à vivre sous cloche . et ce n' est pas vraiment le moment, avec les difficultés économiques et financières liées à l' exploitation du nickel.
Donc, il faut suivre l' actualité. Les réservations locales pourront se faire facilement car, de toute façon, ce n' est pas en juillet ou août prochain que les touristes vont se précipiter en nombre ici.
Pour infos, ce sont les Français de France à 80% - et les locaux bien sur - qui ont fait vivre le tourisme en PF. Air Tahiti fonctionne plutôt bien, et un Twin-Otter neuf a même été mis en service pour desservir ( toujours le même maillon faible ) les îles de Ua Pou et de Ua Hula aux Marquises.
Bonne soirée et à bientôt
Moana
Hello Denis,
Merci de nous tenir ainsi informé d'une région où beaucoup d'entre nous aimeraient aller. 😋
Tu sais, ici aussi de diktat de paris fait grincer des dents !
Dans un mois, nous partons à Kauehi, un atoll proche de Fakarava et de Aratika, situé à l' intérieur de la Zone de Biosphère créée spécialement dans les Tuamotu nord il y a quelques années.
Je ferai mon carnet ici pour vous tous. Kauehi est un petit bijou, pas très fréquenté car il faut y rester une semaine ( un seul avion hebdomadaire ). Une seule pension et un grand bol d'air et de liberté, tout ce que l'on recherche en ce moment.
Les Tuamotu se visitent un peu toute l' année car elles sont moins touchées par le mauvais temps que les Îles sous le Vent, les Australes ou les Gambier.
Les bonne périodes : septembre et octobre, puis février à juin.
A bientôt vous lire et échanger avec tous ceux qui le veulent.
Votre serviteur sera vacciné pour la seconde fois le 11 février. Un privilège actuellement surtout quand on voit comment débute la vaccination en France. Nous aurons un carnet vaccinal ( transformable en passeport ) délivré par les autorités de santé. Je vois que certains pays ( Seychelles actuellement, Grèce à partir de mai, Israël à partir de mai.., Danemark et Norvège actuellement pour accès aux restaurants ou bars actuellement ) commencent à mettre en place ce passeport.
Je pense qu'il sera réclamé ici aussi le moment venu même si la France est contre actuellement pour des raisons d'équité et d'égalité entre tous... On ne commentera pas !!!
Incompréhension et colère pour les acteurs du tourisme à Moorea
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Moorea, le 2 février 2021 - Apres la décision du gouvernement central de fermer les frontières pour les voyages touristiques, les acteurs du tourisme, notamment les hôteliers et les propriétaires de pensions de famille, ne décolèrent pas. Ceux-ci estiment en majorité que cette décision n’était pas cruciale au vu de l’efficacité du système des autotests Covid-19 pour les touristes français et étrangers. Cette décision ne viendrait au contraire qu’aggraver une situation économique et touristique déjà très difficile. Nathalie Perelli, propriétaire de l’hôtel Hibiscus "Tout dépendra des réservations de nos résidents" Nous sommes à Moorea depuis 28 ans. C’est la première année qu’on a un tourisme aussi catastrophique en raison de la crise de Covid-19. L’annonce faite vendredi par le gouvernement français est une catastrophe pour nous les hôteliers de la Polynésie française. Dès lundi matin, les annulations sont tombées comme des goutes de pluie. Le salon du tourisme nous sauve un petit peu parce qu’on est très connu de nos résidents et de nos locaux. On a pas mal de réservations mais c’est surtout pour un week-end, un jour férié ou pour des vacances scolaires. C’est très calme pendant la semaine. On s’en est sorti en 2020 parce qu’on a pu faire une performance moyenne pour la période de haute saison. On s’en sort aussi parce qu’on n’a pas de crédit. Tout le staff est en réduction de temps de travail, y compris nous (la direction). On a demandé le PGE (plan garanti par l’état) mais on ne s’en est pas encore servi. C’est vraiment catastrophique si on reste fermé pour 2 ou 3 mois. Vu qu’on n’a pas de crédit et qu’on a un peu de trésorerie, on pense qu’on va tenir. Mais tout dépendra des réservations de nos résidents. Pierre Tessier, pension de famille Fare Edith "Est-ce qu’ils vont mettre en place des aides ?" La fermeture des frontières est une décision du gouvernement central. S’ils l’ont décidé, c’est qu’ils ont des idées. On ne peut que subir. Dans ces conditions, parlons aides, économies et de tout ce que les pensions de famille et les petites industries payent au territoire. Il faut payer aussi les banques. Que le président Macron et le haut-commissaire nous disent comment faire ? Est-ce qu’ils pourront aider tout le monde ? Si oui, ce serait une bonne chose de fermer les frontières. Comment vont-ils aussi faire pour Air Tahiti Nui ? Est-ce qu’ils vont lui donner des milliards pour les transports aériens. C’est la seule compagnie aérienne que nous avons. Qu’elle ne tombe pas à l’eau. Ce qui nous importe aujourd’hui, c’est l’impact de la décision du président Macron sur note vie actuelle. Si ce dernier peut fermer les frontières, cela voudrait dire qu’il peut ouvrir le portefeuille français. Il ne suffit pas de dire de fermer les frontières et de faire attention. Est-ce qu’ils vont mettre en place des aides au niveau du territoire pour toutes les petites entreprises ? C’est la question qu’il faut poser. On a déjà 4000 emplois de perdu. Erick Del Olmo, pension de famille Fare Arana "La fermeture des frontières n’est absolument pas la bonne décision" "On n’est pas content de cette décision du gouvernement français parce qu’on vit entre parenthèses depuis l’année dernière. Tous ces gens là ne se rendent pas compte qu’on a des prêts sur le dos. Vu que 80 % de notre clientèle est internationale, on ne pourra plus vivre tout simplement. Fermer et n’avoir plus d’avions sur Tahiti va entrainer, à terme, notre mort. On tient jusqu’à présent, mais pour combien de temps encore ? On a tenu pendant la période du Covid grâce à la clientèle locale et certaines aides, mais on ne les a pas toutes eues. On n’a pas tous le droit aux aides. A force de pomper sur l’argent personnel, on arrivera à un moment où on n’aura plus rien. A ce moment là, on ne pourra plus tenir. La fermeture des frontières n’est absolument pas la bonne décision. La bonne est celle de laisser tout simplement vivre les gens. Il y a des tests sans arrêt mais ils ne servent à rien car de toute façon, la Covid est là. Rien ne va changer, à part la situation économique qui va être encore pire. Il faudrait que les gouvernements se rapprochent des banques pour que ces dernières nous « aident » en repoussant les aides et les intérêts. Si le gouvernement ne fait rien avec les banques, ca sera la mort assuré pour 80 % des gens qui ont des prêts au niveau commercial." Roland Imfeld, pension de famille Linareva Beach Resort "Ca va être une catastrophe" "La décision du gouvernement français est injuste. Si cela touche la France métropolitaine, je peux comprendre. Mais pour la Polynésie non. Les mesures qu’on a mises en place au niveau des tests me paraissaient très satisfaisantes. On a vu les résultats. Je ne vois pas pourquoi on devrait changer aujourd’hui. Les statistiques polynésiennes montrent qu’on est arrivé à un niveau tout a fait acceptable. Si à la limite, les Français n’ont plus le droit de voyager à cause des nouvelles souches de Covid19, pourquoi pas ? L’absence de touristes français va impacter plus ou moins notre pension. Mais si on ferme avec les Etats-Unis et qu’on a plus d’Américains, on ferme. Ca va être une catastrophe. La clientèle locale ne va jamais permettre de vivre normalement parce qu’on a des frais fixes, des prêts,… Si les frontières se ferment jusqu’à fin mars, ca devrait le faire pour nous. Au delà, ce n’est pas possible. Les touristes français représentent 30 % de notre clientèle, 20 % pour les Américains, 20 % pour les résidents et le reste vient des autres pays. Le salon de tourisme virtuel ne nous apporte pas beaucoup parce que les gens qui viennent chez nous sont des habitués. Ca peut aider, mais pas plus que ça."
Un article de la revue Tahiti infos que vous pouvez facilement trouver en ligne. la revue fourmille d'autres nouvelles du Fenua mais aussi de la Grande région, Îles Cook, Tonga, Nouvelle Zélande, Australie,etc.
Les décès liés au Covid étudiés
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Tahiti, le 3 février 2020 – La plateforme Covid du Pays a publié mercredi une étude sur le profil des patients polynésiens décédés alors qu'ils étaient atteints du coronavirus. L'âge et les facteurs de risque, principalement les antécédents cardiovasculaires, sont très largement prépondérants. L'étude est certes assez glauque, mais elle confirme les inquiétudes des autorités sanitaires locales sur le profil des personnes à risque dans l'épidémie de Covid-19. La plateforme Covid du Pays a diffusé mercredi, dans son point de situation hebdomadaire, un bilan détaillé du profil des patients polynésiens décédés alors qu'ils étaient atteints du coronavirus. Le bilan étudie l'âge et le profil médical des 125 premiers décès liés au Covid-19 en Polynésie française. Livrés bruts de décoffrage, les chiffres confirment que les personnes âgées comptent parmi les plus à risque dans cette épidémie. 76% des patients atteints du Covid décédés étaient âgés de plus de 65 ans et 56% d'entre eux de plus de 75 ans. Chez les plus jeunes, seuls 3% des patients décédés –quatre personnes– avaient moins de 44 ans. Et pour ces quatre victimes, tous les patients étaient atteints d'une ou plusieurs comorbidités, qu'il s'agisse d'antécédents de déficit immunitaire, diabétique ou de forte obésité. 95% des patients avaient des comorbidités Autre constat sans appel, 95% des patients qui ont succombé au Covid étaient atteints d'au moins un "facteur de risque". Seule une personne sur vingt est donc décédée du Covid alors qu'elle était en bonne santé. Dans le détail, ce sont les patients présentant des antécédents cardiovasculaires (85%), loin devant les patients diabétiques (35%) qui ont le plus souvent été victimes d'une infection au coronavirus. À l'inverse, les fumeurs (4%) ou les patients hémodialysés (6%) comptent parmi les moins "vulnérables" des victimes de l'épidémie au fenua. Enfin, une statistique assez étonnante, déjà observée ailleurs dans le monde, semble confirmer que les hommes et les femmes ne sont pas égaux face au virus. En Polynésie française, 70% des patients décédés alors qu'ils étaient atteints du Covid-19 étaient des hommes. La baisse de l'épidémie dans les îles confirmée Le bulletin épidémiologique hebdomadaire de la plateforme Covid du Pays confirme la "poursuite de la décroissance globale de l'épidémie à l'échelle du Pays" avec 170 nouveaux cas confirmés en une semaine. On constate également une diminution globale des hospitalisations, en particulier en réanimation. Mais surtout, le taux d'incidence est en baisse depuis maintenant deux semaines dans tous les archipels de la Polynésie française. La circulation du virus reste "active" uniquement à Raiatea et Bora Bora et des clusters sont encore enregistrés à Huahine, Rangiroa, Fakarava, Tubuai et Raivavae.
Autre article faisant le point sur la situation sanitaire en particulier dans les îles.
Liste des hôtels temporairement fermés en PF
Conrad Bora Bora Nui Resort Du 6 février au 31 mars 2021 Four Seasons Resort Bora Bora Du 3 février au 31 mars 2021 St Regis Bora Bora Resort Jusqu’au 31 mars 2021 InterContinental Bora Bora Resort & Thalasso Spa Du 6 février au 31 mars 2021 InterContinental Bora Bora Le Moana Resort Du 5 février au 31 mars 2021 Le Bora Bora by Pearl Resorts Du 15 février au 30 avril 2021 Royal Bora Bora Du 5 février au 31 mars 2021 Sofitel Kia Ora Moorea Beach Resort Du 7 février au 31 mars 2021 Hilton Moorea Lagoon & Spa Du 10 février au 31 mars 2021 Le Taha’a by Pearl Resorts Du 1er mars au 30 avril 2021 Royal Huahine Du 3 février au 31 mars 2021 Kia Ora Resort & Spa - Rangiroa Du 8 février au 31 Mars 2021 The Brando Jusqu’au 31 mars 2021
et tu sais si les pensions dans les Marquises résistent ? Car elles sont fragiles avec peu de capacité d'hébergement. J pense par exemple à Pukue à Ua Pou ...
OUi, elles résistent à peu près, ne fonctionnant désormais qu' avec la clientèle locale. Le E-Salon du Tourisme de février a permis de booster les réservations de billets d'avion et de séjours dans les Îles.
Personnellement nous avons pu avoir des billets à 50% pendant cette semaine-là pour aller à Kauehi qui se trouve à deux heures de vol de Tahiti avec une escale.
Ua Pou a protesté et un Twin-Otter tout neuf ( 18 places, en fait 13 car il faut laisser du poids pour le fret ) a été mis en service.
Et puis les Marquises ont un pouvoir d'attraction permanent. il y a les aficionados ici et ailleurs, n' est-ce-pas Max...
Moana
Les cannibales de Tematangi
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Apparemment, Tematangi n’était pas une escale pour les navires visitant les Tuamotu afin d’y charger du coprah contre des denrées et des biens de consommation. Idem pour les nacres : à l’époque, il n’y avait pas de campagnes de plonge qui auraient permis aux habitants de gagner de l’argent et de s’approvisionner normalement. Tahiti, le 31 décembre 2020 - 1857, l'histoire de la disparition de la goélette Sarah Ann, aux Tuamotu, fut l'un des plus gros faits divers du début du protectorat français à Tahiti. Ce qu'il reste de l'épave du bateau repose, de nos jours, dans un peu plus de quinze mètres d'eau devant le récif de l'atoll de Tematangi et deux canons en furent retirés il y a quelques années, ultimes témoins d’un drame horrible qui se solda malgré tout par la clémence des juges face à ce qui reste un terrifiant cas de cannibalisme aux Tuamotu. En mars 1856, le Sarah Ann, une petite goélette, quitte le port de Valparaiso, au Chili, pour regagner Tahiti. Elle avait à son bord un total de 17personnes, dont le capitaine Krayser, sa femme, un enfant de 22 mois, la servante tahitienne de Mme Krayser, un subrécargue, un négociant de Tahiti rentrant après un voyage à Valparaiso pour affaires, les deux enfants du capitaine tahitien Stevens, que leur maman attendait avec impatience à Tahiti, et neuf hommes d'équipage. La Sarah Ann disparaît Que faire sur un atoll oublié du monde ? Les habitants de Tematangi y vivaient d’une manière d’autant plus précaire qu’ils n’étaient pas des Paumotu, mais des personnes dont les parents avaient été exilés de Tahiti à la suite d’une guéguerre locale. La Sarah Ann arrive aux Gambier au mois d'avril, et elle retrouve, dans la rade de Mangareva, la corvette de guerre Sarcelle, commandée par le lieutenant de vaisseau Ferré. Les équipages se rencontrent, tout comme les capitaines, tout le monde sympathise et se donne rendez-vous à Tahiti, la corvette devant arriver avec quelques jours d'avance sur la Sarah Ann, moins rapide, et qui devait charger, qui plus est, une cargaison de nacres pour compléter son fret. Mais d'avril 1856 à juin 1857, on n'eut plus aucune nouvelle de la Sarah Ann qui fut portée disparue, sans doute victime, pensa-t-on alors, d'une de ces tempêtes tropicales qui arrivent sans prévenir. On en serait resté là si, en 1857 justement, la goélette du protectorat, la Julia, propriété de la maison Hort Frères à Tahiti, n'était pas passée le 1er juin au large de l'atoll de Tematangi appelé alors île Bligh (et la plupart du temps orthographiée à tort île Blight, avec un “t” à la fin du mot). Le capitaine Dunham raconta avoir vu, depuis la mer, des indigènes portant des vêtements européens et des étoffes accrochées à des arbres, textiles qui firent immédiatement penser à la Sarah Ann. Il avait aussi identifié les restes d'une épave qu'il supposa être justement la Sarah Ann, mais malgré deux tentatives pour se rapprocher des habitants de l'île, il n'y parvint pas. Dunham avait décidé de ne pas utiliser la force, mais malgré ses efforts pacifiques pour établir le contact, rien n'y fit et finalement, la franche hostilité des Paumotu armés de lances et de frondes l'avait décidé à poursuivre sa route pour signaler sa découverte à son retour à Tahiti aux autorités du protectorat. Un bombardement pour rien ! A part du poisson et des œufs d’oiseaux marins, les habitants de Tematangi n’avaient apparemment que très peu de ressources pour se nourrir. Informé de ces faits, le gouverneur ordonna d'envoyer immédiatement sur place un vapeur, le Milan, navire de guerre, de manière à voir si des naufragés pouvaient encore être sauvés, même si cela semblait bien improbable. Avec le vapeur, deux autres embarcations armées firent le trajet, car l'affaire était d'importance. Arrivés sur les côtes de Tematangi, les hommes du Milandébarquent et découvrent immédiatement un petit village ; il y a du poisson tout frais accroché à une branche, les nattes sont encore chaudes, il est clair que la population se trouvait ici même il y a très peu de temps. Une battue est alors organisée sur cet atoll pauvre en cocotiers mais très riche en brousse à pandanus, où la progression est lente et difficile. Les hommes ont beau chercher, ils ne trouvent personne. Le capitaine duMilan décide alors de recourir aux grands moyens et se sert de ses obusiers pour faire sortir de la brousse les habitants, en vain. Après ce violent bombardement, par souci du travail bien fait, à défaut de ramener des survivants ou des suspects, il fut décidé de mettre le feu aux cases, aux pirogues et aux rares arbres avant de rentrer. La mission avait duré une dizaine de jours, pour strictement aucun résultat ! Cachés sous du corail Une des raisons expliquant l’isolement de Tematangi réside dans l’absence de passe dans son récif externe, ce qui faisait de l’île une véritable prison. Le retour à Tahiti fut peu glorieux et, inconsolable, Mme Stevens, qui avait perdu ses deux enfants dans le drame, refusa de se résoudre à en rester là ; l'armée avait fait chou blanc, qu'à cela ne tienne, elle armerait sur ses fonds propres une autre goélette, la Julia, pour le prix très élevé à l'époque de 1 500 piastres, en juillet 1857. Le bateau retourna à Tematangi, avec pour mission de mettre fin à ce mystère étrange d'un atoll peuplé quand on en suivait la barrière récifale et désert quand on l'abordait. Bien inspirée, Mme Stevens embaucha 25 personnes pour faciliter les recherches, sous la houlette du chef Teina, tous les engagés étant à la fois motivés et payés pour l'être. Le bateau traça sa route sans perdre de temps et les hommes débarquèrent, en décidant d'organiser une battue avec deux groupes qui devaient se rejoindre au milieu de l'île de corail, chacun partant d'un côté. Pas un mètre carré ne fut oublié, pas un arbre, pas un buisson qui ne fut scruté, mais il fallut bien se rendre à l'évidence, l'île était déserte, même si, une fois de plus, les cases semblaient avoir été habitées il y a très peu de temps. Teina, pendant cette battue, était resté seul au village justement, attendant le retour de ses deux équipes. Lui non plus ne comprenait pas où pouvait se cacher cette population ; mais tout à coup, son attention fut attirée par le bruit de la chute d'un petit caillou. D'un petit tas de blocs de corail, il ne fut pas long à voir apparaître une main qui dégageait d'autres petits blocs de madrépores. Teina n'en croyait pas ses yeux : toute la population était là, presque sous ses pieds, cachée dans une anfractuosité du substrat corallien de l'atoll ; convaincus que les membres d'équipage étaient repartis (ils n'entendaient plus aucun bruit), les habitants avaient décidé de prudemment refaire surface, sans penser qu'un homme, seul et silencieux, était resté à deux pas de leur cachette. Des découvertes macabres D’après une photo de Gilbert Cuzent, voici les adultes cannibales de Tematangi, tels qu’ils apparaissent dans les publications où le drame est évoqué, notamment le Mémorial polynésien. Teina alerta de suite sa troupe qui accourut pour encercler la grotte et y pénétrer. Dans la cavité, ils trouvèrent seize personnes, dont quatre enfants. Mais ils firent aussi des découvertes bien plus macabres : des débris d'ossements humains, une chevelure blonde qui devait appartenir à la femme du capitaine, une moitié d'enfant desséchée et accrochée en guise de fétiche ou de trophée à un bâton, et des crânes avec des ouvertures taillées en forme de triangle, crânes dont on avait extrait les cerveaux pour les manger. Tous les cannibales furent bien entendu arrêtés sur le champ, y compris les femmes et les enfants et un certain nombre des macabres trophées furent ramenés pour servir de preuves devant le tribunal. La Julia s'ancra dans la rade de Papeete le 5 août 1857, les cannibales, dont trois étaient morts durant le trajet, étant de suite conduits à la prison, alors qu'une foule très dense s'était massée sur le rivage pour voir ces gens encore assez sauvages au point de manger d'autres êtres humains, comportement qui scandalisait les Tahitiens très hostiles à ces Paumotu arriérés et cruels. A l'époque, un photographe fut chargé de les prendre en photo, mais il n'y avait pas assez de lumière dans la prison et il fut convenu de transférer les meurtriers dans le jardin de la maison du photographe. Evidemment, un cortège de Tahitiens suivit ce transfert, mais les terribles cannibales faisaient à vrai dire plus pitié que peur, d'autant qu'ils croyaient qu'on les emmenait à la potence après leur bref séjour en prison. Des épaves couvertes de vermine Une jeune Tahitienne fut émue de voir trois femmes quasiment nues parmi ces prisonniers et, trouvant la scène indécente, elle alla chercher chez elle trois robes qu'elle leur offrit. Ce fut le signal qui déclencha un vaste mouvement de solidarité envers ces êtres misérables ; les Tahitiens s'éparpillèrent dans Papeete et revinrent avec des fei cuits, des oranges, des cocos, des poissons, ce qui mit un peu de baume au cœur des Paumotu enfin rassurés. Non, ils n'allaient ni être tués, ni être dévorés. Bien au contraire, ils purent manger autant qu'ils le voulurent, probablement plus que jamais dans leur vie et ce à la plus grande satisfaction des Tahitiens à qui ces cannibales faisaient décidément de plus en plus pitié. Il faut dire qu'ils n'avaient rien de fiers guerriers : leurs cheveux grouillaient de vermine ; maigres, ils étaient couverts de boutons, avec une peau sèche, écaillée et ulcérée, sans compter les plaies purulentes qu'ils arboraient. Ils étaient plus des épaves eux-mêmes que des êtres humains. Sans ressources à Tematangi, ils avaient le plus grand mal à survivre et d'après ce que déclara leur aîné, Temaheva, ils venaient d'une terre riche, avec des arbres, des fruits, des animaux ; leur origine précise était un village nommé par eux Afaïti, nom incertain dans leur mémoire ; ils en avaient autrefois été chassés, du temps de leurs pères, par d'autres venus de Hitia'a. C'est tout ce qu'ils savaient de leur passé. Face à ce double drame humain, celui des dix-sept personnes à bord de la Sarah Ann et celui de ces quelques survivants sous-alimentés, les autorités françaises décidèrent de faire montre de clémence et d'épargner la vie de tous les cannibales, qui échappèrent ainsi à la pendaison. Mais en revanche, compte-tenu de la tragédie de la Sarah Ann et de la pauvreté de l’atoll de Tematangi, il fut décidé que les prisonniers n’y seraient pas renvoyés. Ils demeurèrent donc à Tahiti, leurs enfants étant confiés à des familles d’accueil… Commentaire de Cuzent, le pharmacien de Papeete à propos du fait que les cannibales échappèrent à la potence : “C’est là un acte de haute humanité qui honore le Protectorat de la France”. Qui étaient ces cannibales ? Gilbert Cuzent, le pharmacien de Tahiti, était également photographe et il a pris un cliché des neuf adultes ramenés de Tematangi. Il a également soigneusement recueilli leur nom : Mapuhia, père du roi ; Kahiveroa, le roi ; Turoa un homme adulte qui décéda deux jours plus tard à l’hôpital ; Temaheva, un vieillard avec les cheveux roux qui se disait originaire de Tahiti (il mourut quinze jours plus tard à l’hôpital) ; Marake, Hohaia, mère du roi ; un homme adulte, Tokahia ; deux femmes, Tahuroa Vahine et Temahu Vahine. Bien entendu, le terme de “roi” attribué à celui qui était le chef de cette petite communauté doit être relativisé puisqu’il ne régnait jamais que sur une poignée de sujets affamés et misérables, sur un atoll qui leur offrait à peine de quoi survivre. Gilbert Cuzent raconte Gilbert Cuzent, pharmacien bien connu à Papeete en ce milieu du XIXe siècle, a laissé un témoignage sur ce que les marins de la Julia ont découvert sur l’atoll de Tematangi : “Arrivés à Tematangi, les indigènes pénétrèrent au milieu des fourrés à pandanus et, faisant le tour de l’île, ils se rencontrèrent sans avoir rien trouvé. Pendant ce temps, le chef Teina, demeuré seul parce qu’il avait laissé aller devant les éclaireurs, se disposait à rejoindre ses compagnons, lorsque le bruit d’un caillou qui roule attira son attention ; il aperçut alors entre des blocs de coraux amoncelés une main qui travaillait à les écarter pour déblayer l’entrée d’une cavité souterraine. Les naturels de Tematangi n’entendaient plus de bruit, crurent au départ des étrangers et s’apprêtaient à sortir de leur cachette. Au cri de ralliement poussé par Teina, tous ses compagnons accoururent et l’aidèrent à se frayer un passage dans la cavité. Là, se trouvèrent seize personnes dont quatre enfants, qui furent amenés à bord de la Julia. Des débris d’ossements humains, une chevelure blonde qu’on suppose avoir appartenu à la femme du capitaine, une moitié d’enfant desséchée au soleil et plantée au sommet d’un bâton pour servir de fétiche, des dents et des phalanges furent retrouvées dans l’île. Les crânes avaient été taillés triangulairement pour en extraire le cerveau. Beaucoup de ces débris et la chevelure blonde furent emportés à Tahiti. La Julia mouilla dans la rade de Papeete, n’ayant plus à bord que 13 prisonniers, trois étant morts dans la traversée, mais apportant la triste certitude du désastre de la Sarah Ann.” Le Milan fait chou blanc Exilés de Tahiti quelques décennies avant le drame de la “Sarah Ann”, les habitants de Tematangi étaient plus des naufragés eux-mêmes que de robustes Paumotu capables de s’adapter à leur environnement. Le premier navire envoyé à Tematangi était le Milandont l’enseigne auxiliaire Xavier Caillet mènera l’exploration de l’atoll. Il ne trouva personne et établit à son retour un rapport dont voici quelques extraits : “J’avais sous mes ordres la baleinière et le canot major armé en guerre ; ces deux embarcations, outre le personnel ordinaire, contenait un supplément de douze Canaques. Pour ne pas effrayer les habitants de Tematangi, comme le prescrivaient vos ordres, tous les hommes, à l’exception de trois dans la baleinière, et de dix dans le canot major, étaient couchés avec leurs rames au fond des canots. Nous aperçûmes sur la pointe gauche de la passe, dans un endroit sans végétation, deux tentes dont les rideaux en mousseline blanche, étaient déchirés par bandes, un peu plus loin, les restes presque fumants de deux cases formées par les débris d’une embarcation. Tout était dans un grand désordre et indiquait qu’un drame terrible avait dû se passer sur cette langue de terre, des effets européens souillés et déchirés gisaient pêle-mêle sur le terrain, j’y ai même ramassé des cheveux ayant appartenu probablement aux victimes des cannibales”. “Je leur fis même offrir du biscuit” Caillet parvient à passer le récif et à entrer avec ses embarcations dans le lagon : “Aussitôt dans le lac, je fis mettre le cap sur les pirogues et les cases que nous avions aperçu la veille ; cette route me permettait de suivre la côte à 70 m du rivage et par une profondeur de 5 brasses d’eau. En arrivant près des cases, d’après vos ordres Commandant, je fis crier en canaque aux Paumotu de cette partie que je désirais avoir des relations amicales avec eux, que j’étais venu pour leur demander différents renseignements. Je leur fis même offrir du biscuit s’ils voulaient venir me parler. N’ayant obtenu aucune réponse, je descendis à terre, accompagné de M. Wichmann et de deux Canaques armés de sabres et de pistolets. Je recommandais au patron de la baleinière de se tenir à longueur de touée mais sans échouer, les armes prêtes. Nous aperçûmes d’abord une petite pirogue ou plutôt une baleinière à balancier. Cette pirogue faite avec des bordages épais, cousus les uns au-dessus des autres, pouvait avoir environ 1m 30 de creux, 5 mètres de long et tout au plus 60 cm de large. A quelques pas dans les pandanus, M. Wichmann aperçut un bateau de même forme que la pirogue mais sur un bien plus grand modèle, elle n’était pas encore achevée, malgré cela, sa longueur était de 9 mètres, sa largeur de 1 mètre et son creux de 1m 50. Cette pirogue était construite avec des bordages de navire, une partie de la carène était bien doublée en cuivre et le clouage ainsi que le travail en général annonçait une main exercée, ce n’était pas l’œuvre d’une Canaque paumotu. Là aussi nous trouvâmes des morceaux de chemise en mousseline, mais sans marque, des barriques, des boîtes de conserve en fer blanc, du fil de caret en quantité. Je voulais poursuivre mes recherches, mais le jour baissait et le pavillon de ralliement nous rappelait à bord, nous nous rembarquâmes sans rien brûler pour essayer de gagner la confiance des habitants qui suivaient probablement nos mouvements à petite distance”. Cases et pirogues brûlées Après trois jours de fouilles infructueuses, ce ne sont pas les preuves du passage des naufragés qui manquent : “Dès le point du jour, je descendis à terre. M. Wichmann qui, lui aussi, avait pris à cœur cette expédition, me fit remarquer des traces de pas sur le rivage. Les Paumotu nous avaient surveillés pendant la nuit. La case de la veille avait disparu. Je pris toutes les précautions possibles pour ne pas être surpris pendant notre œuvre de destruction. Des oiseaux inquiets nous montraient que nous étions surveillés de près par les habitants. Je fis faire les mêmes sommations que la veille, et aucune réponse n’ayant été donnée, je fis abattre et brûler la grande tente, démolir et jeter au feu trois pirogues, le gui, plusieurs filets de pêche, un coffre de matelot, plusieurs barriques, des effets déchirés de femmes et d’enfants, une case faite avec des morceaux d’embarcation. Je fis mettre dans la baleinière des cheveux tressés, une boîte d’ortant, un soulier de jeune homme, un bas d’enfant, un couteau de table, des outils de charpentier, un coffre de matelot et la serrure d’un autre, une cuvette de compas, un double canon de fusil de chasse, etc. M. Wichmann découvrit des feuilles de code maritime allemand, un Canaque m’apporta une bobine de fil blanc”. Caillet, malgré son acharnement, ne trouva pas trace de vie et fit brûler encore une dizaine de fare et de pirogues avant de retourner à bord du Milan, tout en ayant laissé un avertissement écrit aux habitants de Tematangi, un document d’une page ; reste à savoir si ceux-ci étaient capables de le lire et de le comprendre, puisqu’il les menaçait, entre autres, d’envoyer un navire de guerre français en cas de nouvelle attaque contre un bateau. Caillet conclut son rapport en étant assez naïf pour croire que les Paumotu de l’atoll avaient certes massacré les adultes qui étaient naufragés à bord de la Sarah Ann mais il pensait que les enfants, eux, avaient été adoptés : “un jour enfin, le capitaine et les siens auront été surpris et probablement massacrés à l’exception des enfants que les Paumotu auront adoptés”. Hélas, les enfants aussi furent tués et dévorés... Tematangi aujourd’hui Situé par 21° sud et 140° ouest, l’atoll de Tematangi est rattaché à la commune de Tureia. La petite île mesure 7,7 km2 de superficie de terres émergées et abrite une soixantaine de personnes regroupées au sein du petit village de Tuihana. L’atoll de Tematangi fut découvert le 11 juillet 1767 par Philippe Carteret (qui la nomma “île de l’évêque d’Osnabrück”) ; le célèbre capitaine Bligh la visita le 5 avril 1792, à son retour à Tahiti après la mutinerie de la Bounty en 1789 (lui aussi lui donna un nom : la “Bligh’s Lagoon Island”). L’atoll ne compte pas d’aérodrome ni de passe permettant à des cargos d’entrer dans le lagon. Il est situé à 121 km à l’ouest de Moruroa et à 985 km de Tahiti. De forme triangulaire, l’atoll mesure 11,5 km dans sa plus grande longueur et 7 km en largeur. Le basalte du volcan à l’origine de Tematangi se trouve aujourd’hui à 625 m de profondeur (volcan formé il y a environ 45 millions d’années). Particularité de Tematangi, à quelques miles marins près, elle se situe aux antipodes de la Ka’aba, la pierre sacrée de La Mecque...
L' histoire assez extraordinaire d' un petit atoll des Tuamotu pour agrémenter votre week-end.
Moana
FRANCE MÉTROPOLITAINE Depuis le 31 janvier 2021, toute sortie du territoire français à destination d’un pays extérieur à l’espace européen* est interdite, sauf motif impérieux. Une attestation de voyage pour motif impérieux, ainsi qu'un justificatif éventuel de ce motif sont obligatoires pour voyager. Vous pouvez télécharger l'attestation est disponible sur le site du Ministère de l'Intérieur. Afin de faciliter votre enregistrement, nous vous recommandons d'imprimer et de remplir les documents obligatoires avant de vous rendre à l'aéroport.
VOUS SOUHAITEZ VOUS RENDRE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE 1. Depuis un pays de l’espace européen* Depuis le 24 janvier 2021, tous les voyageurs de 11 ans et plus souhaitant se rendre en France métropolitaine depuis un pays de l'espace européen*, quelle que soit leur nationalité, doivent présenter un test PCR négatif datant de moins de 72 heures avant le départ. 2. Depuis un pays extérieur à l’espace européen* Depuis le 18 janvier 2021, tous les voyageurs de 11 ans et plus souhaitant se rendre en France métropolitaine, depuis un pays extérieur à l’espace européen*, quelle que soit leur nationalité, doivent : 1/ présenter un test PCR négatif datant de moins 72 heures avant le départ 2/ s’engager à s’isoler pour une période de 7 jours une fois en France puis à refaire un deuxième test PCR à l’issue cette période de 7 jours 3/ présenter une attestation de voyage pour motif impérieux ainsi qu'un justificatif éventuel de ce motif. L'attestation est téléchargeable sur le site du ministère de l'Intérieur
VOUS VOYAGEZ DE/VERS LES OUTRE-MER Tout voyage de ou vers les Outre-Mer est interdit sauf motif impérieux. Une attestation de voyage pour motif impérieux, ainsi qu'un justificatif éventuel de ce motif sont obligatoires pour voyager. Les autres formalités obligatoires (quarantaine, test PCR) varient en fonction de votre point de départ et de votre destination. Pour connaître celles applicables à votre situation, et télécharger l'attestation, veuillez consulter le site de la préfecture du territoire concerné ou le site TravelDoc
Extrait de l' espace AF concernant les voyages vers ou au départ de Polynésie à partir du 4 février, normalement pour 2 mois.
Il devrait être possible de re-voyager vers la PF à partir de la mi-avril.
De toute façon, les billets achetés sont modifiés sans frais par la Compagnie jusqu'à ce qu' un vol soit possible.
Bonne journée à tous
Moana
Le gouvernement précise les modalités de la "quatorzaine" obligatoire à compter du 9 février
coronavirus
©Haut-commissariat
Afin de lutter contre la propagation du virus en Polynésie, le gouvernement impose à compter de mardi une "quatorzaine obligatoire pour toutes les personnes arrivant en Polynésie. CM avec communiqué • Publié le 6 février 2021 à 20h37
Le gouvernement de la Polynésie indique qu' "un Conseil des ministres extraordinaire a adopté, vendredi 5 février, un arrêté portant mesures d’entrée et de surveillance sanitaire des arrivants en Polynésie française dans le cadre de la lutte contre la covid-19. Il entrera en vigueur le 9 février à 0 heure. Cet arrêté impose une quatorzaine stricte à toute personne entrant en Polynésie. Cette personne doit avoir au préalable justifié d’un motif impérieux d’ordre personnel ou familial, de santé ou professionnel, tel que cela a été exposé le 29 janvier dernier par le Premier ministre lors de l’annonce de l’interdiction de toute entrée ou de sortie du territoire national. La quatorzaine peut être effectuée à domicile si la personne atteste qu’elle peut être réalisée sans risque de croiser une tierce personne et sans risque de contamination. La personne doit également disposer d’un véhicule personnel à l’arrivée pour se rendre à domicile sans contact, ou avoir retenu un véhicule de transport sanitaire agréé. La quatorzaine à domicile est soumise à une demande préalable, au moins 72 heures avant le départ, accompagnée des pièces justificatives, adressée au Haut-commissariat de la République en Polynésie française. A défaut, la quatorzaine est effectuée dans un établissement hôtelier dédié, aux frais de la personne, dans la limite d’un forfait journalier. Les personnes arrivant par voie maritime, à bord d’un navire de cinq personnes et plus, exécutent leur quatorzaine à bord. Pour tous les entrants, un test RT-PCR sera effectué 12 jours après l’arrivée. S’il est négatif, la personne pourra quitter l’isolement au bout de quatorze jours. Un aménagement de la quatorzaine est possible pour les professionnels de santé nécessaires à la lutte contre la covid ou pour les personnels dont l’intervention est nécessaire à la réparation d’un matériel indispensable, à la sécurité ou à la vie de la population. En tout état de cause, un test RT-PCR négatif effectué 72 heures avant l’embarquement vers la Polynésie française reste exigé".
Moorea route de ceinture
Tahia perpétue la confection du kumuhei, enivrant bouquet aux effluves épicées des Marquises.
Tahia Kohu'einui a hérité de sa grand-mère l’art de mélanger les senteurs et les couleurs afin de confectionner le kumuhei, forme de petit bouquet aromatique que les marquisiennes portaient autrefois couramment dans les cheveux. En remettant au goût du jours cet accessoire d’apparat et de séduction, sensuel et odoriférant, patiemment confectionné à partir des fleurs de son jardin ; la jeune femme perpétue un art de vivre aujourd’hui un peu oublié. En créant une ligne de cosmétiques exclusivement constituée de produits naturels marquisiens, Tahia va plus loin encore et donne à partager l’envoutant parfum d’une nature sauvage et préservée.
Tahia chez elle
TAHITI, le 2 février 2021 - L’ouvrage Mollusques marins de Polynésie française est le fruit de plusieurs années de prospection et de recherches. Avec plus de 3 000 espèces recensées, il présente la plus grande partie des mollusques marins observés à ce jour dans cette région du Pacifique sud central. Il est co-édité par Au Vent des îles et l’Université de la Polynésie française. Le projet est inédit à tout niveau. La publication du livre Mollusques marins de Polynésie française est l’œuvre de quinze années de travail de trois passionnés, amateurs, qui, par leur enthousiasme et leur persévérance, ont su mobiliser la société scientifique internationale. L’enjeu de cet ouvrage co-édité par l’Université de la Polynésie française et la maison d’édition Au Vent des îles, est important. Il vise des missions de transmission, de partage du patrimoine. "C’est un bon en avant dans la connaissance", déclare Nabila Gartner-Mazouni. Professeure à l’université, elle a contribué à l’aventure, soutenant le projet depuis près de six ans. Il y a quelques années encore, il était entendu que la Polynésie française abritait très peu de mollusques, à peine 400 espèces. Les trois auteurs, Michel Boutet, Robert Gourguet et Jean Letourneux, accompagnés par plus de 70 spécialistes des mollusques, en ont recensé 3 000. Parmi eux 2 540 sont figurés. Le livre, bilingue (français-anglais) compte 768 pages. Pour Nabila Gartner-Mazouni, cette "œuvre titanesque" est "un trésor laissé aux générations futures", "une invitation", "une étincelle". Des coquillages aux mollusques Les mollusques constituent un des grands embranchements du règne animal. Ce sont les animaux à corps mous qui sont ou non pourvus d’une coquille : les gastropodes, les bivalves, les céphalopodes … Ils sont tous répertoriés dans le livre, mais à l’origine, les trois auteurs avaient pour passion les coquillages. Michel Boutet est un ancien correspondant régional de l’association française de conchyliologie. Il a fondé le musée du coquillage de Papara dont il a été le conservateur pendant deux ans. Robert Gourguet est membre de l’association française de conchyliologie, il a effectué d’innombrables plongées en apnée dans les récifs tahitiens armé d’une pince à épiler et d’un pied à coulisse pour référencer des coquillages. Car certains de ces animaux sont minuscules. Le plus petit des 3 000 espèces répertoriées ne mesure pas plus de 0,8 millimètres. Jean Letourneux, membre affilié à la société royale belge de malacologie, est moteur depuis toujours. "Pendant le CEP, il y avait de très nombreux collectionneurs de coquillages, de très nombreux magasins en vendaient venant d’ici et d’ailleurs." La situation l’a encouragé à dresser un état des lieux des espèces polynésiennes, à contacter les spécialistes, à faire des recherches documentaires, à identifier, comparer… Le travail, remarquable et remarqué du trio, a permis la description de 40 nouvelles espèces parmi lesquelles 27 leur ont été dédiées.
Contacts Site internet de la maison d'édition Au Vent des îles. FB : Au Vent des Îles - Showroom Tél. : 40 50 95 95
Le livre en question. Pour amateurs...
Refuge en eaux profondes, un espoir pour la restauration du corail
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Tahiti, le 1er février 2021 - La célèbre expédition Under the pole III revient en Polynésie afin de caractériser la découverte inédite d’un champ de "corail de rose" à 90 mètres de fond à Makatea. Avec l’expertise du Criobe de Moorea, l’étude consiste à vérifier la sensibilité de ces coraux des profondeurs aux changements climatiques. De quoi tester l’hypothèse d’un refuge pour le corail dans les grands fonds. C’est aux Gambier, en 2018, que l’expédition Under the pole découvre le corail le plus profond jamais récolté au monde : un spécimen de Leptoseris hawaiiensis à 172 mètres de fond. Saluée par la communauté scientifique, la trouvaille a fait l’objet d’une parution le 15 janvier dans la revue scientifique The Isme journal. Fruit d’un partenariat entre le Criobe à Moorea et la célèbre expédition menée par le duo Emmanuelle Périé-Bardout et Ghislain Bardout, cette étude devait ensuite les conduire en Antarctique. Mais le Covid en a décidé autrement. "On n’a pas pu y aller, alors on est revenu en Polynésie pour compléter la mission DeepHope (Profond Espoir, Ndlr) de 2018 – 2019 sur l’exploration du corail profond avec des nouvelles données et des nouvelles manipulations"annonce Emmanuelle Périé-Bardout. Forte d’une première mission totalisant près de 800 plongées et d’une collection record de plus de 6 000 échantillons –entre 30 et 150 mètres de profondeur– dans les cinq archipels, la nouvelle expédition revient sur une autre découverte, toute aussi inédite, d’un champ de Leptoseris –ou "corail de rose"–, à 90 mètres de fonds dans les eaux de Makatea. "À ces profondeurs c’est très rare. En général, plus tu descends, moins tu en trouves", commente Laetitia Hédouin, chargée de recherche du CNRS au Criobe. Une densité coralienne "exceptionnelle" Au-delà de la profondeur, c’est surtout la densité de la couverture coralienne qui intrigue les scientifiques. "40% de recouvrement, c’est énorme à ces profondeurs-là" reprend Laetitia Hédouin. "C’est absolument exceptionnel comparé à tout ce qu’on a vu ailleurs en Polynésie, c’est ça que nous allons chercher à approfondir. Est-ce que c’est localisé ou généralisé ? Sur quelle surface ?" renchérit Ghislain Bardout, co-fondateur de Under the pole. Il s’agit donc de caractériser et dimensionner ce grand récif profond. Porteuse d’espoir pour la conservation du corail, cette découverte viendrait conforter l’hypothèse d’un refuge pour les coraux de surface dans les profondeurs de l’océan. "Pourquoi a-t-on ce champ à cet endroit-là et pas ailleurs ? A-t-on affaire à des populations génétiquement différentes ou s’agit-il des mêmes coraux, mais dans un environnement qui permet leur prolifération ?" interroge Laetitia Hédouin. La présence de ce champ à de telles profondeurs est d’autant plus étonnante que les coraux sont dépendants de la lumière puisqu’ils tirent leur énergie d’une algue qui vit en symbiose dans leurs tissus, leur apportant, par la photosynthèse, les nutriments nécessaires. Or, plus on s’enfonce dans le bleu, moins il y a de lumière. Résultat : l’eau se rafraîchit. Pourquoi alors parler de réchauffement ? Selon la chargée de recherche, la réaction des coraux est relative aux températures dans lesquelles ils ont l’habitude d’évoluer. "Ce qui compte, c’est de combien la température varie par rapport à la normale. Aux Australes, l’eau est plus fraîche d’environ trois degrés et pourtant, il y a beaucoup plus d’anomalies de température et de blanchissement là-bas du fait de phénomènes océanographiques qu’on ne maîtrise pas bien, développe la scientifique. Même si l’eau est plus fraîche et que les coraux sont habitués à 26 degrés, il suffit que ça monte à 28 ou 29 degrés pour générer un stress. Tu me diras : ceux de surface sont déjà à 28 degrés. Oui, mais ils y sont habitués, le stress se présente quand la température grimpe à 30 degrés." "Des informations difficiles à collecter" Ce que les chercheurs ont d’ailleurs observé, c’est que les variations de température sont beaucoup plus importantes en profondeur qu’en surface. Une telle exposition aurait-elle entraîné le corail d’en bas à mieux encaisser les vagues de chaleur que ceux d’en haut ? "C’est ce qu’on veut vérifier, mais ce sont des informations difficiles à collecter, parce qu’on n’est pas toujours présent au moment des épisodes de blanchissement et parce qu’on a beaucoup de mal à avoir accès à ces coraux profonds." D’où l’intervention des spécialistes de Under the pole. Nul besoin de capsule pour cette mission qui ne nécessite pas d’observation prolongée. En revanche, une palanquée de six plongeurs équipés de recycleurs descendra pour collecter du corail. Ensuite ramenés dans les aquariums du Criobe de Moorea, les échantillons seront exposés au stress de l’acidification et du réchauffement des températures qui empêchent les coraux de construire leur squelette calcaire, afin d’évaluer leur niveau de résistance. "L’idée, ça va être de faire la même analyse à Moorea où ce type de champ n’existe pas, et de voir ce qui les différencie de ceux de Makatea" poursuit la chargée de recherche. "Les récifs coraliens sont menacés partout dans le monde, mais ceux qui vivent dans les profondeurs seraient moins soumis aux changements climatiques et aux perturbations locales". La mission qui démarre le 15 février devrait s’étendre sur deux mois et contribuer, peut-être, à supporter l’hypothèse d’une migration des coraux vers les profondeurs pour y trouver refuge.
Piste d'atterrissage accrochée à une falaise en à-pic de Ua Pou aux Marquises, la plus acrobatique en Polynésie française et l' une des plus difficiles au monde. Accessible uniquement aux Twin-Otter ou avions de cette taille. Montée d'adrénaline confirmée pour pilotes et passagers.
1866 : Les fausses promesses du charbon de Rapa
Tahiti, le 21 janvier 2021 - 1866 : Qui se souvient encore de la glorieuse “Panama, New Zealand & Australia Royal Mail Co.” créée le 15 juin 1866 et qui a marqué par la présence dans les eaux polynésiennes de ses bateaux la petite histoire des Etablissements français de l’Océanie ? Plus grand monde sans doute et c’est bien dommage, car cette société ambitieuse –mais qui ne fut jamais rentable– faillit bien changer la face d’au moins une de nos îles, la petite Rapa, à l’extrême sud-est de l’actuelle Polynésie française. Un homme joua un rôle déterminant dans cette aventure maritime, le capitaine anglais John Vine Hall (1813- fin décembre 1892). En 1866, les liaisons entre les colonies britanniques d’Australie et de Nouvelle-Zélande et la lointaine mère patrie étaient difficiles, irrégulières, dépendant d’un trafic maritime certes important mais aléatoire, le passage du cap Horn rendant tout trajet incertain, surtout durant l’hiver austral. Plus au nord, dans l’actuel Panama, de canal il n’y avait point ; et pour cause, l’Atlantique et le Pacifique ne seront reliés qu’en 1914, soit quarante-huit ans plus tard... N’empêche, l’expérience avait déjà démontré à de nombreuses reprises que le trajet le plus court et le plus sûr était pour le courrier de rallier depuis Sydney ou Wellington et Auckland la côte ouest du Panama, de traverser ce petit Etat par le chemin de fer, puis de charger ce même courrier sur un vapeur se rendant en Angleterre, directement ou via la côte est des États-Unis. En 1861, fort d’une carrière déjà bien remplie (voir encadré), John Vine Hall fut nommé à Sydney directeur général de la Inter-Colonial Royal Mail Company of London. Très vite, Hall comprit que le service postal pouvait être considérablement amélioré et pour cela, il se rapprocha de son homologue en Nouvelle-Zélande, Crosbie Ward, grand patron des postes kiwies. C’est avec lui qu’il décida de la création d’une ligne maritime reliant Sydney et Wellington au Panama afin de gagner du temps et de régulariser les liaisons postales avec Londres. Il fut décidé pour ce faire de créer une nouvelle société, le 15 juin 1866, dont tout naturellement Vine Hall prit la direction générale. La toute jeune “Panama, New Zealand & Australia Royal Mail Co.” (qui succédait donc en quelque sorte à la Inter-Colonial Royal Mail Company of London), avait pour mission d’assurer au courrier la traversée du Pacifique en diagonale. Pour cela, elle disposa, grâce à un conséquent apport en capitaux, de quatre navires à vapeur qui garantissaient des liaisons régulières, quasiment chronométrées, mais avec une petite faiblesse : l’étrave de ces navires ne fendait les eaux du vaste océan qu’à raison de trente-cinq tonnes de charbon avalées chaque jour. Autant dire que les chauffeurs, dans la salle des machines, n’avaient guère de temps pour flâner, occupés qu’ils étaient à remplir à grandes pelletées les chaudières insatiables de leurs bateaux (plus de 24 kilos de houille par minute !). Sauf à surcharger les vapeurs de charbon, ils devaient, pour emporter suffisamment de fret, pouvoir refaire le plein de carburant en cours de route. Or, quelle était la dernière île à se trouver entre Auckland et Panama ? La petite, la minuscule Rapa, qui offrait plus d’un avantage aux yeux de Vine Hall : s’il était toujours possible de remonter au nord pour faire le plein de charbon à Tahiti, cela occasionnait un détour et donc une perte de temps, sachant que le charbon stocké à Papeete ne serait disponible qu’en fonction du bon vouloir des autorités françaises, puisque Tahiti était un protectorat de la France. A Rapa en revanche, île que personne encore n’avait revendiquée, une compagnie privée britannique pourrait échapper à toute perte de temps administrative en gérant son propre stock de charbon à son prix de revient ; qui plus est, Rapa offrait un port naturel extrêmement sûr, bref tout ce qui permettrait à la “Panama, New Zealand & Australia Royal Mail Co.” de gagner du temps, donc de l’argent. Il ne restait plus qu’à organiser ce dépôt de charbon pour assurer les ravitaillements des bateaux de la compagnie dirigée par Vine Hall. Deux navires se rendirent à Rapa pour y reconnaître le port naturel et choisir le site qui servirait de dépôt de charbon. John Vine Hall à cette époque, s’était rendu lui-même à Rapa dont il avait exploré les ressources (l’île devait aussi pouvoir fournir de l’eau à ses navires et éventuellement des vivres frais pour ses équipages). Durant son exploration, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir une roche qu’il qualifia sans doute un peu vite de charbon ! En fait, les habitants de Rapa ayant compris que leur île avait été retenue pour y gérer un stock de charbon destiné aux bateaux britanniques, sachant pertinemment qu’il y avait à flanc de colline chez eux une roche noire qui, elle aussi, brûlait, s’empressèrent d’y conduire les Anglais. On imagine la surprise de ces derniers devant cette trouvaille complètement inattendue dans une île volcanique... John Vine Hall, s’il adopta le terme de charbon pour qualifier ce gisement pour le moins insolite, rédigea tardivement un rapport en 1869, soulignant toutefois que ce charbon ne présentait pas un intérêt économique certain compte tenu de la modestie du gisement. Cette découverte anglaise n’allait pas rester longtemps secrète ; dès 1867, un habitant de Rapa, dénommé Etau, se rendit à Tahiti et demanda à voir le gouverneur de La Roncière pour lui révéler que son île recélait un véritable trésor, du charbon, charbon sur lequel les Anglais souhaitaient apparemment mettre la main ! On imagine l’effet de cette nouvelle auprès des autorités françaises ; c’est un peu comme si, de nos jours, on annonçait qu’on avait trouvé du pétrole à Rurutu... Evidemment, conscient du possible intérêt stratégique de cette découverte, le gouverneur dépêcha de suite le bateau officiel du protectorat, le Latouche-Tréville qui parvint à Rapa le 19 avril 1867. La mission du capitaine était double : prendre possession de Rapa au nom de la France (impossible d’imaginer une seule seconde les Anglais faire main basse sur un gisement de charbon au cœur du Pacifique !) et accessoirement rédiger un rapport scientifique précis sur ce charbon. A ce moment-là à Tahiti, les géologues compétents ne se bousculaient pas, mais malgré tout, de La Roncière, homme décidé, adjoignit au capitaine du Latouche-Tréville un lieutenant d’artillerie, Joseph Méry, géologue de qualité. Charge à lui de reconnaître le site et surtout de ramener des échantillons de ce qui fut immédiatement baptisé “l’or noir de Rapa”, susceptible d’assurer enfin la prospérité du protectorat. Méry, obéissant et dévoué, conscient de ses responsabilités (le gisement allait-il changer le destin du protectorat ?) se mit immédiatement au travail guidé par l’enthousiaste Etau et dès le 8 juin 1867, le géologue rédigeait son rapport (publié dans le Messager de Tahiti en date du 14 septembre 1867). A sa lecture, on y apprend que Etau montra d’abord le petit stock dont il disposait chez lui. Méry reconnut immédiatement du lignite (voir encadré), mais estimant que ce stockage improvisé aurait pu altérer la qualité des échantillons, il demanda à Etau de le conduire sur site. Détournant un petit ruisseau dans le vallon de Paukare, Méry dégagea l’affleurement de roche noire et posa son diagnostic : “la couche a une épaisseur de 2m à 2m50 ; sa direction est est nord-40°-est ; elle est inclinée de 15° du sud-est au nord-ouest. Elle repose directement sur une couche de basalte, elle est en lits irréguliers, mélangée de veines et de blocs d’argile, elle est recouverte par un talus d’éboulement entièrement formé d’argiles diversement colorées. Ce talus, de près de 50m à 60m de hauteur, est terminé au sommet par quelques couches régulièrement stratifiées. (...) Il résulte de tout ce que j’ai pu voir, après les quelques travaux préliminaires que j’ai fait exécuter et des essais auxquels j’ai soumis ce combustible à mon arrivée à Tahiti :
Que ce combustible est du lignite à divers degrés de compacité, suivant les points de la couche où il est pris ;
Que la compacité varie de celle caractérisant les lignites parfaits proprement dits à celles des variétés connues sous le nom de jayet ;
Que la couche entière ne se trouve pas en place, mais est arrivée à sa position actuelle par suite d’un bouleversement du terrain préexistant sur lequel avait eu lieu la formation ;
Que ce terrain entièrement argileux, s’est accumulé par éboulements au-dessus de la couche, que ses débris ont pénétré toutes les failles qu’avait dû y causer l’éboulement et que, par conséquent, au combustible se trouve mêlée une grande quantité de matières étrangères ;
5) Enfin que les parties très compactes paraissent être beaucoup plus abondantes que les lignites parfaits”. Le tableau brossé par Méry n’était guère encourageant, même s’il soulignait dans son rapport que “ces lignites pourraient fournir un excellent combustible”. Malheureusement, ces lignites utilisés en tant que combustible se sont avérés plus lent à chauffer du fer afin de permettre d’effectuer une soudure que de la houille et, conclut Méry, ces lignites “ne seraient par conséquent, pas avantageux pour cet usage, quel que fût leur prix de revient ; mais différentes industries pourraient les employer de préférence à la houille, et surtout au bois, qui devient de plus en plus rare”. Les parties très compactes, pour leur part, brûlent mal, dégagent des odeurs et moins de chaleur... Coup de grâce donné par Méry : “quelles que soient l’étendue et la puissance de cette couche, elle se trouve dans des conditions telles qu’au point de vue industriel, il est actuellement impossible de l‘exploiter avantageusement”. D’autant que compte tenu de l’éboulement argileux sur les lignites, ceux-ci nécessiteraient une exploitation non pas à ciel ouvert, mais en galeries. Cerise sur le gâteau, si ce lignite de Rapa pouvait servir éventuellement de combustible, il ne pouvait pas convenir aux chaudières des navires à vapeur ; la messe était dite ! Rapa incorporée au protectorat Pour Vine Hall et le directoire de sa compagnie, l’affaire de l’or noir de Rapa ne fut pas sans conséquence, loin de là. A cause de l’initiative d’Etau, ou grâce à lui selon le camp où l’on se place, Rapa, de petite île “indépendante”, avait été incorporée vite fait bien fait au protectorat français. Plus question de la transformer en point de ravitaillement en charbon pour les navires de la “Panama, New Zealand & Australia Royal Mail Co.” Ceux-ci devaient effectuer la longue traversée soit en faisant escale à Papeete (ce que souhaitait de La Roncière pour dynamiser l’économie locale), soit surcharger leurs cales de charbon et faire la route “non stop”... Dans tous les cas de figure, la rentabilité des voyages était sérieusement remise en cause. John Vine Hall, pour sa part, estimait avoir mené à bien sa mission, à savoir mettre sur pied un outil fiable pour assurer le service du courrier entre Sydney et Wellington d’un côté du globe et Londres de l’autre. Fin 1866, il demanda à prendre sa retraite et rentra à Londres. Il avait alors cinquante-trois ans seulement, mais était fatigué ; il revint en Australie en 1868 pour tenter de redresser les affaires de la compagnie qu’il avait fondée, mais que son successeur, le capitaine H.B. Benson n’était pas parvenu à maintenir à flot. En vain, car en 1868, la société mettait la clé sous la porte ; la distribution du courrier entre Londres et le Pacifique Sud se poursuivit bien sûr, mais sans la “Panama, New Zealand & Australia Royal Mail Co.” Fondée le 15 juin 1866, la “Panama, New Zealand & Australia Royal Mail Co.” avait pour objet d’opérer des traversées mensuelles dans les deux sens entre Sydney, Wellington et Panama. Pour cela, elle disposait, grâce à son capital de départ, de quatre navires. Ceux-ci étaient reliés au chemin de fer de Panama. Le paquebot Kaikora, de 1 591 tonnes construit en 1865, a fait la traversée initiale. Les autres navires étaient le Rakaia (1 509 tonnes, lancé le 31 janvier 1866 du chantier de construction de Randolph Elder and Co. à Fairfield.), le Ruahine (1 504 tonnes) et le Mataura (1 786 tonnes), des bateaux à vapeur de taille similaire. Le service ne s'est jamais avéré rentable, la société était en très grandes difficultés financières à la fin de 1868 et elle dut jeter l’éponge. Les quatre navires avaient été hypothéqués à la Royal Mail S.P. Co. et ont finalement été transférés à cette société. Le Kaikora, le Rakaia et le Ruahine ont été renommés Tiber, Ebro et Liffey. Ceux-ci ont tous été placés sur le service Brésil/River Plate. Le quatrième vapeur, le Mataura, était un navire à coque en fer de 1 786 tonnes brutes avec une vitesse de 10 nœuds, construit en 1866 par Millwall Ship & Graving Co. Il pouvait accueillir quelque cent passagers de première et soixante de deuxième classe. Le bateau avait quitté Londres pour son voyage inaugural, mais il a été en proie à de nombreuses pannes au cours de son long périple par l’Afrique du Sud. Il arriva finalement juste à temps pour entamer ses rotations entre Sydney et le Panama. Dès 1842, les deux îles de Raivavae et de Tubuai, aux Australes sont intégrées au protectorat français, toutes les deux ayant des liens étroits avec Tahiti (les deux îles seront annexées en 1880). Le 28 avril 1867, l’affaire de l’or noir de Rapa conduit la France à annexer l’île la plus au sud de l’archipel au protectorat afin d’éviter que les Anglais ne mettent la main sur un potentiel et stratégique gisement de charbon. L’acte signé entre la France et Rapa le fut par le roi Parima, les chefs, les huira’atira et M. Méry. Un résident y fut nommé le 12 décembre 1867, M. Caillet lieutenant de vaisseau qui demeura en poste jusqu’au 20 avril 1869. Le 23 février 1882, Rapa fut annexée aux Etablissements français de l’Océanie et le 1er décembre de la même année, un gendarme y fut envoyé “accueilli avec empressement par la population” nous dit un rapport de l’époque. Indépendantes, l’une avec une reine, l’autre avec un roi, Rimatara et Rurutu ne seront placées sous protectorat français qu’en 1889; Rurutu sera annexée en 1900 et Rimatara un an plus tard. Paul Deschanel (1856-1922, celui-là même qui devint président de la République française du 18 février au 21 septembre 1920 – il démissionna pour des raisons de santé) rédigea, en 1888, un ouvrage consacré aux intérêts français dans l’océan Pacifique. Il y passe en revue certaines régions: Gambier, Tuamotu, Marquises, puis il fait un distinguo entre Tubuai, Cook, Wallis et l’île de Rapa qu’il traite à part (édition Berger-Levrault & Cie-Paris). Au sujet de Rapa, il n’y va pas par quatre chemins, annonçant fièrement qu’une mine de charbon y est en exploitation et que son rendement est égal aux deux-tiers d’une bonne houille classique... Plus précis est son analyse de l’intérêt stratégique de l’île; il précise que la compagnie maritime anglaise a été la première à relier les deux nouveaux mondes par une ligne de bateaux à vapeur. De Panama à Rapa, la moyenne des traversées faites par ces bâtiments était de 16 jours et demi. La plus longue a été de 19 jours et demi. La plus courte a été de 14 jours et demi. Selon l’auteur, des paquebots y firent escale du 15 octobre 1867 au 16 février 1869, paquebots jaugeant jusqu’à 1 800 tonnes. La malle (ndlr: le courrier, le mot “malle” ayant donné “mail” en anglais) arrivait de Southampton en 36 jours à Rapa, en 49 jours à Wellington et en 54 jours à Sydney. La compagnie a transporté en outre de Panama en Nouvelle-Zélande et en Australie environ six cents personnes. Elle touchait, précise Deschanel, une subvention de 2 750 000 Francs, 1 500 000 Francs de l’Australie et 1 250 000 Francs de la Nouvelle-Zélande. John Vine Hall était né à Maidstone, dans le Kent, en 1813. Très jeune, mais c’était l’usage il y a deux siècles, il s’engagea comme aspirant au sein de la Compagnie des Indes et c’est là qu’il vécut ses premières années de marin. La création de la ligne de bateau à vapeur à partir du Cap de Bonne Espérance le vit passer sous contrat avec le gouvernement; peu de temps après, il connut une promotion remarquable puisqu’il devint le commandant d’une flotte de plusieurs navires, dont le Maurice, le Calcutta, le Lady Jocelyn... Quelques années plus tard, au sein de la même Compagnie des Indes, il fut nommé superintendant à Southampton. Lors d’un voyage en Australie, à bord du Crésus, il marqua des points alors que le navire était en panne et jugé inapte au voyage de retour. En fait, à l’époque, il n’existait aucun bassin de radoub pour réparer un bâtiment de cette taille, mais Vine Hall se débrouilla si bien à Sydney, grâce à un montage quelque peu acrobatique (en fait un barrage provisoire, un batardeau, suffisant pour mettre le bateau quasiment à sec) que le Crésus put être réparé à Berrys’ Bay. Le dispositif fut jugé si parfait que le célèbre ingénieur civil M. Brunel fit intégrer Vine Hall à l’Institut des Ingénieurs, tandis que l’Amirauté se fendait de félicitations. Les aventures de Hall avec le Crésus ne s’arrêtèrent pas là puisque, plus tard engagé dans la guerre de Crimée en tant que transport de troupes, le bateau prit feu; l’habileté de Hall et aussi son courage permirent au navire d’être jeté à la côte; le Crésus fut réduit en cendres, mais pas un homme ne perdit la vie dans cet incendie. Là encore, Hall eut droit aux éloges de l’Amirauté qui, après avoir découvert un ingénieur d’exception, avait désormais un héros à fêter... En 1860, Hall prit le commandement du vapeur Great Eastern qu’il acheva d’aménager à Southampton. Le voyage inaugural entre l’Angleterre et New-York se déroula parfaitement bien et Hall fut reçu par le président des États-Unis, James Buchanan, qui apprécia tant son contact qu’il l’emmena visiter les chutes du Niagara. En 1861, nous revenons au charbon de Rapa, Hall est nommé directeur général en Australie de l’Inter-Colonial Mail Company dont le siège est à Londres. C’est là qu’il décida de la création de la “Panama, New Zealand & Australia Royal Mail Co.” On apprend que l’affleurement de lignites se trouve à la cote de 180 mètres sous la ligne de crêtes joignant les monts Vairu et Tanga. Les lignites en larges plaques noires subhorizontales, associées à des argiles bariolées blanches à rouges et à des sables, sont visibles sur une trentaine de mètres seulement d’extension nord-ouest – sud-est, et sur une puissance de deux mètres. Il est de ce fait difficile, selon les auteurs de cette description, d’avoir une bonne estimation du développement de la lentille sédimentaire. Comment celle-ci s’est-elle formée alors que le lignite ne se trouve pas dans les roches d’origine volcaniques (Rapa étant un volcan vieux d’un peu plus de quatre millions d’années)? A l’origine de cette roche susceptible de brûler, se trouve un lac de lave temporaire dont le toit refroidi aurait servi de réceptacle à une dépression lacustre ou tout au moins marécageuse. Dans cette mare, des végétaux croissant à ses bords se seraient accumulés et auraient évolué en lignites après décomposition. Quand on les analyse, on trouve des pollens et des restes très variés, ceux de plantes angiospermes, d’algues, de dicotylédones (Myrtacées, Pipéracées, Sapindacées, Rubiacées) et même des restes de palmiers et de cocotiers alors que de nos jours ces arbres manquent ou sont rares à Rapa.