Le Tahiti et le Papeete d'antan , ceux d'avant le CEP dans les années 50, font toujours rêver. Ici aussi 70 ans après... le bar-dancing le Pitate, le quines, boîte de nuit iconique de l' époque, la Jonque, restaurant sur l' eau, l' ambiance insouciante et festive, les nuits chaudes, les orchestres de jazz, les danses tahitiennes remises au goût du jour, les concours de beauté... Tout concourt à créer de la nostalgie. plus encore quand on voit ce qui se passe actuellement.
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Souvenirs de Joseph Combes, procureur à Papeete en 1959
Retraité de la magistrature âgé de 99 ans et aujourd'hui installé à Meudon près de Paris, Joseph Combes a exercé les fonctions de procureur de la République auprès du tribunal de première instance de Papeete entre 1959 et 1978. Il raconte ses souvenirs de carrière dans la Polynésie des années 60 et 70.
Joseph Combes débute sa carrière en 1946 à Dakar au Sénégal en qualité de juge d'instruction. À l'époque, le bateau qui l'emmène au Sénégal fait escale au Maroc et le magistrat découvre " pour la première fois le Coca-Cola ". Affecté ensuite au Niger, il est le seul magistrat français nommé pour deux millions d'habitants. En mai 1950, Joseph Combes est ensuite nommé substitut du procureur de Douala au Cameroun, puis procureur lors d'un second séjour en 1956.
C'est en 1958, alors qu'il est en vacances à Cannes, qu'il rencontre fortuitement l'administrateur des Tuamotu de l'époque, Jean Damery, également en congé.
Celui-ci lui suggère de " tenter Tahiti au bout du monde ", une proposition qui séduit le magistrat.
Seul candidat à postuler, il obtient le poste et fait le saut en 1959.
" C'était un grand changement pour moi, car j'arrivais d' Afrique". L'épopée de son voyage reste inoubliable : " On a fait escale en Grèce, à Melbourne, à Nouméa avant Bora-Bora. Puis c'est un hydravion qui nous a emmenés à Tahiti ".
L'année de son arrivée, l'actualité judiciaire est marquée par l'affaire Pouvana'a. " Ce n'est pas moi qui l'ai jugée. L'instruction était terminée. Les avis étaient tous très partagés ", se souvient l'ancien magistrat.
Joseph Combes raconte qu'à l'époque, " on était très peu au tribunal, les avocats faisaient office de notaires ". Il évoque ses premiers déplacements dans les îles, notamment à Rapa. " Lorsque je suis allé là-bas, j'étais allongé sur mon lit car j'étais malade. L'eau de mer, avec les vagues, rentrait jusque dans la cabine. J'y suis allé avec un médecin et un gendarme. On est resté bloqué huit jours, hébergés chez l'infirmier ".
Des missions qui l'ont amené à voyager dans toutes les îles de la Société, deux fois à Maupiti –" avant et après le naufrage de la goélette Manuia en 1963 "– mais aussi aux Australes, aux Tuamotu et même à Moruroa.
" Je me déplaçais avec mon greffier, Maurice Frogier, d'abord employé au tribunal avant de prendre ses fonctions auprès de moi ", se souvient Joseph Combes. " Dans les îles, on était accueilli par toute la population. Et puis il y avait un tāmā'a. Il nous arrivait souvent de juger un habitant et, le soir même, de se retrouver à la même table que lui. Les condamnés pouvaient exécuter leur peine sur l'île. Pour les grosses peines, on les envoyait à Tahiti."
Parmi les personnalités de l'époque, il se souvient avoir côtoyé Paulette Vienot, Jeannine Laguesse ou encore Alec Ata. " Je l'ai bien connu ", explique-t-il à propos de ce dernier. "Il était très intelligent et en plus beau garçon. À l'époque, tout le monde invitait Alec Ata", glisse l'ancien procureur. Une fonction qui ne l'empêchait pas de sortir dans le Papeete d'antan, explique-t-il. "Oui, j'allais danser au Quinn's. C'était bien et l'ambiance aussi. Il y avait déjà de la Hinano. Je n'étais pas le seul, d'autres magistrats y allaient même plus souvent que moi, c'était la mode. Tout le monde allait au Quinn's".
L'ancien procureur se souvient d'un déménagement du tribunal pour travaux. " On nous a transférés dans un hôtel, en bas de l'avenue Bruat, propriété du russe Maxime Léontieff, le grand-père de Boris et d'Alexandre, qui était venu à Tahiti pour fuir Hitler. Il avait aussi une pâtisserie qui vendait des enveloppes et un peu de tout ". Joseph Combes évoque même sa première rencontre avec Gaston Flosse à Auae à Faa'a. " Il était maître d'hôtel à l'hôtel Tahiti et très ami avec Rudy Bambridge qui l'a poussé à se lancer dans les assurances ". Le magistrat évoque encore Marcel Lejeune, arrivé à Tahiti en 1950 comme clerc de notaire. "Son étude a très bien fonctionné. Il a été le premier notaire à Tahiti et a gagné beaucoup d'argent. Il s'est même acheté un atoll, Tupai, et avait son avion particulier, un Piper."
Joseph Combes évoque avec plus de réserve quelques épisodes plus délicats de son séjour. " Une affaire où il y avait eu un mort… Le meurtrier s'était échappé et on craignait qu'il ne vienne me voir. Des policiers dormaient à la maison, sur la terrasse, dans les chambres des enfants." Il évoque pêle-mêle " cette affaire importante du meurtre du fils Bréault ", ou sa "rencontre avec Ah Fat " un " Chinois qui organisait des combats de coqs ". "Les gens pariaient beaucoup et c'était tout à fait légal ", se souvient-il.
En 1978, le procureur Joseph Combes est appelé sous d'autres cieux. Il est nommé président de chambre à la cour d’appel en Guadeloupe. Il quitte le fenua avec ses trois enfants, dont l'une née à Tahiti. Depuis 1988, l'ancien magistrat profite de sa retraite. Avec ses souvenirs, toujours intacts, de sa vie de procureur à Tahiti.
Deux beautés de la belle époque
Une rare Cadillac Galaxie cabriolet ( collectionneur local )
Jeanine SYLVAIN, une tahitienne d'une beauté, d'une grâce et d'une classe exceptionnelles, danseuse hors pair d'un groupe connu qui se produisait dans les spectacles de danse traditionnelle remis à l' honneur et très appréciés par les habitants de Papeete.
Avec ses amis, elle illuminait les nuits de Papeete.
Jeanine SYLVAIN, très vieille dame toujours très belle, habite à Moorea.
Suite des photos d'expo