En cette période bien peu favorable aux escapades hors de nos frontières et en attendant des jours meilleurs, il nous reste nos souvenirs de voyage pour nous évader quelque peu, virtuellement bien entendu, donc sans risque de contamination !
Je vous propose ici de partager quelques souvenirs illustrés d'une île de la Méditerranée dont j'avais bien apprécié la visite. Direction Gozo, la petite île sœur de Malte.
Bon, c'était il y a déjà quelques années … mais je suppose que les paysages et les monuments de l'île n'ont depuis pas vraiment changé.
Quoique ? En fait, ce n'est pas tout à fait vrai pour un des sites qui faisait la fierté des gozitains, c'était une des cartes postales de la charmante île … ainsi vous pourrez en découvrir un peu plus à ce sujet au fil de ma balade, lorsque je vous présenterais la fameuse Azure window …
Bienvenu donc à Gozo… Place aux souvenirs.
Il a fallu seulement une trentaine de minutes de navigation en ferry pour franchir le chenal qui sépare l'île principale de Malte de sa petite sœur, Gozo, un territoire insulaire en forme de confetti situé au nord ouest de l'archipel.
Nous sommes maintenant en vu du port de Mgarr, les lentes manœuvres d'approche ont débuté, dans quelques minutes ce sera le moment de l'amarrage au quai.
Et à présent, à nous la découverte de ce bout de l'archipel, un véritable cocktail maltais sur un territoire d'à peine 15 kilomètres sur environ 7 de large.
Gozo n'est pas seulement plus petite que sa grande sœur maltaise mais elle est plus rurale et son charme n'en est que plus authentique.
Cultures et terrasses
A peine sorti du bourg portuaire, nous voilà déjà en pleine campagne. C'est ainsi que se présentent les paysages ruraux de l'intérieur de l'île, des cultures le plus souvent en terrasses et des parcelles séparées par de petits murets de pierres.
Parfois, en arrière plan, se détachent les silhouettes d'une église ou de fortifications mais le plus souvent c'est la « Belle bleue » qui prolonge la vue des champs de l'île.
La côte nord et ses salines
Les distances sont évidemment courtes sur cette petite île et toutes les routes mènent immanquablement, virages après virages, vers un paysage côtier.
Ici, près de Qbajjar Bay, les falaises sont entrecoupées par ce plateau en léger surplomb de la mer, une situation idéale pour la récolte du sel. Le site serait même exploité depuis l'époque romaine.
Une perspective quadrillée à perte de vue de bassins, bleus ou blancs … selon qu'ils sont encore remplis d'eau de mer ou déjà recouverts d'une couche de fleur de sel.
Des luzzu face aux vagues
Le vent marin souffle ce matin et la mer est quelque peu agitée. Les vagues, poussées dans leur élan, viennent déferler sur les quais et sur la plage du village de Marsalform.
Bien abritées sur le quai, avec leur yeux aux aguets, ces luzzu semblent observer les éléments avec détachement. Elles attendent sagement des eaux plus calmes pour prendre la mer, elle ont aussi besoin encore de petites retouches de maquillage à l'aide de quelques coups de pinceaux …
Une basilique au beau milieu des champs
L'édifice en impose avec sa haute stature d'autant qu'il n'est pas habituel de voir une telle basilique trôner en pleine campagne !
Ta Pinu est un haut lieu de pèlerinage pour les Gozitains et au-delà pour tous les habitants de l'archipel. En ce lieu, on aurait constaté quelques miracles … d'où la construction en 1920, en plein champ, de ce sanctuaire.
A l'intérieur, le couloir dédié à recevoir les ex-voto peut dans un premier temps prêter à esquisser un léger sourire. Car sur les murs sont accrochés toutes sortes de remerciements … cela va de lettres évoquant des guérisons dites presque miraculeuses aux pansements, plâtres, attelles ou casques de moto !
Mais en regardant plus attentivement ces objets qui témoignent de maladies ou d'accidents vécus douloureusement par ceux qui les ont subi, c'est finalement plutôt un sentiment de respect que l'on éprouve à la vue de toutes ces offrandes.
Monumentale, Azure window !
C'est (enfin c'était !) certainement le lieu le plus visité et le plus photographié de toute l'île de Gozo. Avouons que cette monumentale arche naturelle, l'Azure window de Dwerja, a ( enfin avait !) de quoi impressionner.
Lors de ma visite en ce lieu emblématique de l'île, il y a de cela quelques années ... le vent et la houle formaient de puissantes vagues, elle se brisaient en de hautes gerbes d'écume, la vison n'en était que plus spectaculaire.
Cela ne semblait pas donner le vertige à ces quelques promeneurs ! Ils se baladaient détendus et insouciants … ils étaient bien loin d'imaginer ce qui allait survenir ici, le mercredi 8 mars de l'année 2017.
C'est un témoin cité par le « Times of Malta » qui nous relate la scène : « La mer était déchaînée … Soudain, l'arche s'est effondrée dans la mer dans un bruit assourdissant et en provoquant d'énormes éclaboussures. Quand l'eau est retombée, l'édifice avait disparu ».
Pourtant, nous dit-on, les experts qui surveillaient cet icône gozitain tablaient sur une durée de vie d'au moins six ans encore pour ce monument si particulier.
On ne peut que regretter la disparition de cette arche naturelle qui faisait la fierté des îliens et l'émerveillement des visiteurs. Mais les éléments en ont donc décidé autrement.
Monumentale, la Rotonde de Xewkija
Comme à Mosta sur l'île principale de Malte, les gozitains ont aussi leur gigantesque Rotonde. Elle est située à Xewkija, une petite localité d'environ 3300 habitants. Des fidèles qui ont vu grand, même très grand pour leur église St Jean Baptiste... avec ce dôme qui semble démesuré par rapport à la taille de l'agglomération !
Cette photo prise depuis les collines environnantes parle d'elle-même mais afin d'être précis, voici les dimensions de la coupole : 75 mètres de haut, 85 m de circonférence pour un diamètre de 28 mètres.
Une église édifiée au 20 ème siècle à l'emplacement d'une ancienne et surtout plus modeste construction religieuse.
D'une côte à l'autre, les sentiers de Xendli
Niché au fond d'un goulet, le port de pêche et la petite ville de Xendli sont idéalement protégés des assauts de la mer. Une petite ville sympathique où il fait bon, entre autre, randonner le long des falaises.
Le sentier visible sur la photo et qui chemine parmi les collines côtières permet d'atteindre une tour défensive construite sur un solide promontoire dominant l'horizon marin.
Une tour que l'on voit en point de mire lorsqu'on emprunte un autre sentier, celui qui débute juste à droite du front de mer, un passage façonné à même les rocs de la paroi de la falaise.
Un lointain passé toujours présent
Les vestiges du passé sont bien présents sur l'île avec quelques témoignages, mégalithes et temples, qui remonteraient selon les archéologues à une époque située entre 4100 à 3000 ans avant J.-C.
Le temple de Ggantija serait une des plus anciennes constructions de tout le bassin méditerranéen ; on peut visiter ces ruines où l'on est impressionné par quelques colossaux rocs, certains atteignent le poids de 50 tonnes ! Il fallait donc toute l'ingéniosité des bâtisseurs de l'époque pour déplacer de tels monstres de pierre.
Victoria, capitale de l'île
Victoria la capitale de ce territoire insulaire est aussi parfois appelée du nom d'un de ses principaux quartiers, Rabat. Donc une petite ville de seulement 7000 habitants qui ne possède pas moins de deux noms !
Le long des rues on retrouve des façades typiquement maltaises avec leurs alignements de bow-windows, comme à La Valette.
La cité est dominée par le Castello, une citadelle fortifiée où les résidents pouvaient autrefois se réfugier lors des attaques de barbares.
En juin 1798, les assaillants sont … français ! En effet, ce sont les soldats de Napoléon Bonaparte qui tentent de prendre possession de l'archipel maltais et donc de Gozo. Une domination pas vraiment appréciée par la population locale et trois mois après c'est au tour de la garnison française de devoir se réfugier derrière les remparts de cette citadelle … comme « l'arroseur arrosé », ce sont donc des « attaquants attaqués ! » Des soldats français contraints par la suite de rapidement capituler devant des troupes Britanniques.
Au sein de cette enceinte bien protégée a été édifiée l'église … pardon ! la Cathédrale de N.D. de l'Assomption, du XVIII éme siècle et de style Baroque.
De nos jours, les chemins de rondes des remparts font le bonheur des visiteurs, la situation de la citadelle sur une éperon rocheux permet de bénéficier d'un panorama plongeant sur 360 °, le coup d’œil vous fait embrasser l'ensemble de l'île, magnifique !
Ramla, une baie au sable couleur de miel
Pour terminer en beauté ce tour de Gozo et par la même ce périple, je vous propose d'aller découvrir un des magnifiques rivages de la petite île.
Je suis en effet tombé en admiration devant la baie et la plage de Ramla.
Ce sable aux teintes miel n'y était certainement pas étranger, avec le généreux ensoleillement l'harmonie avec le bleu azuréen de la mer avait tout pour enchanter.
Le vent marin semblait ravir quelques véliplanchistes, ils filaient allégrement comme s'il survolaient les flots. Quant à la plage, elle était pratiquement déserte, seule une statue de pierre blanche érigée à même le sable contemplait cet horizon si séduisant.
Fin du périple à Gozo, une île à ne pas rater lors d'un séjour à Malte, l'île s'avère un charmant condensé des paysages et de l'atmosphère de l'archipel maltais.
Jean Saint-Martin -Gozo-Avril 2006
Sympathique retour pour une île qui est à découvrir sur terre et sous l’eau !
Un grand merci à toi pour le voyage, on en a vraiment besoin, et d'avoir mis ici ton carnet 😀
En plus je ne connaissais pas Gozo et je découvre une petite île avec de grands monuments sympa 😋